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Listes volées: Berne veut que Berlin coopère

Berne va demander l'entraide judiciaire de l'Allemagne, a dit E.Widmer-Schlumpf.
Berne va demander l'entraide judiciaire de l'Allemagne, a dit E.Widmer-Schlumpf.
La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf compte sur la justice dans l'affaire des données bancaires volées. Elle veut que l'Allemagne coopère dans une enquête entamée par le Ministère public de la Confédération (MPC).

"Nous allons demander l'entraide judiciaire de l'Allemagne", a
indiqué la ministre de la Justice. "Ce pays est astreint à une
telle coopération en vertu d'une convention entre nos deux Etats",
a-telle rappelé dans un entretien au quotidien alémanique Blick paru
jeudi. Le voleur de données pourrait se trouver outre-Rhin, et dans
ce cas cela impliquerait l'entraide des Allemands. Pour l'heure,
rien ne filtre de l'identité des fraudeurs supposés du fisc
allemand dont les numéros de comptes dans des banques suisses
figurent sur un CD proposé à l'Allemagne.

Comme dans l'affaire HSBC

Dans le cas des données bancaires volées chez HSBC à Genève, la
Confédération avait obtenu de la France la restitution des
documents en vertu d'une entraide judiciaire entre les deux pays.
En mai 2008, le MPC avait ouvert une enquête contre Hervé Falciani,
présumé voleur de ces données bancaires.



En lien avec l'affaire allemande, le MPC a entamé une procédure
d'enquête contre inconnu. Elle concerne un soupçon de remise de
renseignements économiques. Eveline Widmer-Schlumpf n'a rien voulu
dire d'une éventuelle volonté de la Suisse d'exiger de l'Allemagne
la remise des données volées.

L'échange d'informations n'est plus tabou

La ministre de la Justice a confirmé que l'échange
d'informations avec les Etats de l'Union européenne n'est plus
tabou. "Si celui-ci se rapporte à des cas sur lesquels pèse un
soupçon concret, alors je ne vois aucun problème à un échange
d'informations". En revanche, personne ne veut d'un échange
automatique.



Un impôt forfaitaire serait une "solution qui fonctionnerait mieux
par comparaison à l'échange d'informations", estime pour sa part
Patrick Odier, président de l'Association suisse des banquiers dans
une interview au quotidien
zurichois "Tages-Anzeiger". Il n'est pas trop tard pour en
discuter, dit-il.



La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf ne partage pas son
opinion. Un impôt forfaitaire pourrait au mieux être une stratégie.
"Un tel impôt comme variante exclusive ne serait plus accepté par
les pays européens."



ats/hof

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