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Grèce: l'Europe réclame des mesures impopulaires

L'Europe rechigne à sortir le porte-monnaie pour sauver l'économie grecque.
L'Europe rechigne à sortir le porte-monnaie pour sauver l'économie grecque.
Les ministres des Finances de l'Union européenne ont entériné mardi une série de mesures pour placer la Grèce sous une surveillance budgétaire inédite. Ils pourraient demander des économies supplémentaires dans les semaines à venir si cela est nécessaire.

"Dans la mesure où les risques qui pèsent sur l'objectif de
déficit et de dette se matérialisent, la Grèce devra annoncer des
mesures additionnelles d'ici la mi-mars pour atteindre l'objectif
de réduction du déficit pour cette année", a déclaré le commissaire
européen pour les Affaires économiques, Olli Rehn, lors d'une
conférence de presse pour présenter les décisions prises par les
ministres.



Les ministres des Finances de la seule zone euro avaient déjà
demandé lundi à la Grèce de se tenir prête à adopter des mesures
d'économie supplémentaires dans le mois qui vient, s'il devait
s'avérer d'ici au 16 mars -date d'un premier rapport d'étape sur le
plan grec- que le programme actuel d'Athènes était insuffisant pour
atteindre ses objectifs.

Date butoir

Cette demande a été entérinée par les ministres de l'ensemble de
l'UE. Outre cette nouvelle date butoir donnée à Athènes, les
ministres des Finances de l'UE ont adopté d'autres recommandations
pour mettre le gouvernement grec sous surveillance budgétaire. Ils
ont demandé à la Grèce de "prendre des mesures afin de corriger la
situation de déficit excessif, (...) avec toute une série de
mesures détaillées: mettre fin à la situation de déficit excessif
en 2012, réaliser un ajustement structurel important et accélérer
la réduction du déficit, si les conditions économiques et
budgétaires sont meilleures que prévu", a résumé la ministre des
Finances espagnole, Elena Salgado, dont le pays préside l'UE.



Sur la base d'une recommandation de la Commission européenne, les
ministres ont notamment approuvé le programme grec de stabilité,
dans lequel Athènes a exposé les mesures prévues pour réduire son
déficit sur la période 2010-2013.

Un pays sous surveillance

Il s'agit de s'assurer qu'Athènes prendra les mesures qui
s'imposent pour ramener en 2012 le déficit public sous 3% du PIB
contre 12,7% l'an dernier, comme promis. "La Commission sera à
Athènes dans les prochains jours cette semaine ou la semaine
prochaine, avec des experts de la BCE et des délégués du FMI pour
vérifier la mise en place et les résultats des mesures annoncées",
a souligné Olli Rehn.



Les ministres des Finances de l'UE ont également entériné une
recommandation, proposée par la Commission, qui demande à la Grèce
"d'appliquer le plus vite possible un ensemble de réformes
structurelles avec des actions dans divers domaines: sur les
salaires, sur les retraites, sur la santé, sur l'administration
publique", a indiqué Elena Salgado.



ats/jeh/ther

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La grogne des fonctionnaires

L'Union des douaniers grecs et la Fédération des employés du ministère des Finances ont de leur côté entamé mardi une grève de trois jours pour protester contre les mesures d'austérité du gouvernement socialiste.

Les 3200 adhérents du syndicat des douaniers avaient déjà observé une grève de quarante-huit heures les 4 et 5 février, au lendemain d'un premier train de mesures d'austérité décidées par le Premier ministre Georges Papandréou et touchant surtout les fonctionnaires.

Les douaniers et les employés du ministère des Finances s'étaient également joints le 10 février à une grève de 24 heures, organisée par la Fédération des fonctionnaires grecs (Adedy).

Une grève nationale est prévue le 24 février à l'appel de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), l'Adedy et le Front de lutte syndicale (PAME, communiste), pour protester de nouveau contre les mesures annoncées.