Les prévisions pour le premier trimestre 2010 laissent cependant
entrevoir une embellie, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la
statistique (OFS), dans son baromètre de l'emploi. Les indicateurs
avancés promettent une inversion de tendance dans le secteur
secondaire, après cinq trimestres consécutifs à la baisse.
Sur l'ensemble de l'année 2009, le recul de l'emploi a touché
uniquement le secteur secondaire (-2,5%). Selon l'OFS, le secteur
tertiaire (+0,8%) a enregistré l'an passé une évolution positive du
nombre de postes de travail, malgré la crise financière.
Inégalités régionales
Avec 1,02 million d'emplois, le secteur secondaire représentait
25,9% du total des emplois à la fin du quatrième trimestre, contre
74,1% pour le secteur tertiaire (2,93 millions d'emplois). Par
rapport au trimestre précédent, l'indice de l'emploi a reculé de
0,5% dans le secondaire et progressé de 0,4% dans le tertiaire.
Le recul des emplois s'est
révélé inégal suivant les régions. Le nombre de postes de travail a
augmenté dans les régions lémanique (+1,1%) et zurichoise (+0,9%).
Il a reculé dans l'Espace Mittelland (-0,9%), le Tessin (-0,8%), la
Suisse du Nord-Ouest (-0,7%), la Suisse centrale (-0,6%) et
orientale (-0,6%).
Par rapport au troisième trimestre, l'indice des places vacantes a
avancé de 7,5% au quatrième trimestre, alors que celui des
prévisions d'emploi augmentait de 0,4%. Pour le seul secteur
secondaire, les mêmes indices ont progressé de respectivement 9,2%
et 2,7%, ce qui laisse présager une reprise au premier trimestre
2010.
Comparaisons avec le chômage
Les données de l'OFS faisant état d'une diminution de 3000 du
nombre d'emplois en Suisse en 2009 sont difficiles à corréler avec
les chiffres du chômage. Le nombre de chômeurs en Suisse a
progressé en effet de 54'000 à 173'000 en 2009, ce qui permet de
supposer qu'au moins 54'000 postes de travail ont été supprimés.
"Il est difficile de lier la statistique de l'emploi à celle du
chômage", a indiqué à ce sujet Laurent Inversin, collaborateur du
service des enquêtes conjoncturelles à l'OFS, sans donner d'autres
détails.
Reste que plusieurs facteurs pourraient expliquer le non
recouvrement des données. Les personnes au chômage dans le secteur
secondaire n'investissent pas les emplois créés dans le tertiaire.
Dès lors, il est à supposer qu'une part d'employés étrangers
occupent les nouvelles places de travail, compte tenu de la hausse
en 2009 du nombre d'actifs étrangers (+1,3%) et frontaliers
(+1,1%).
En outre, la majorité des jeunes au bénéfice de l'assurance
chômage n'ont jamais obtenu de premier emploi. Cette situation
exclut la comparaison entre le chômage et la statistique sur les
créations ou pertes d'emplois.
Et parmi les 4,5 millions d'actifs occupés en Suisse, le nombre de
femmes a progressé en 2009 de 16'000 à 2,06 millions, alors que le
nombre d'hommes régressait de 2000 à 2,47 millions. Comme de
nombreuses femmes reprennent le travail après une interruption, la
comparaison avec les données du chômage n'est pas pertinente.
ats/cab
Travail.Suisse présente ses mesures pour l'emploi
Alors que le chômage a pratiquement doublé en l'espace de 18 mois, Travail.Suisse a présenté jeudi ses revendications en vue du débat extraordinaire prévu au Parlement lors de la session de printemps.
Un des problèmes principaux est celui des personnes qui, à mi-2008, ont été les premières à se trouver au chômage et n'ont pas retrouvé d'emploi en raison de la dégradation continue de la situation. Elles arriveront en fin de droits à mi-2010, au point culminant de la crise.
Travail.Suisse exige que l'assurance chômage offre la sécurité que les employés méritent via une prolongation limitée dans le temps du nombre d'indemnités journalières à 520, cela tant que le taux de chômage dépasse 3,5%.
De plus, les chômeurs de plus de 63 ans (62 ans pour les femmes) doivent être dispensés de l'obligation de rechercher un emploi.
Mais la tâche incombant dès aujourd'hui à l'assurance chômage est également de lutter contre les faiblesses structurelles. Il s'agit en particulier de supprimer la limite d'âge qui fait que seuls les chômeurs de plus de 30 ans peuvent bénéficier d'allocations de formation.
Selon Travail.Suisse, il faut aussi faire un effort ciblé sur les sans-emplois en Suisse par rapport aux employés de l'étranger. Enfin, des incitations financières pourraient inciter les entreprises à engager des chômeurs, par exemple comme apprentis.
Onex (GE) obtient la palme des villes romandes
La ville d'Onex (GE) arrive en tête du classement de "Bilan" des villes romandes qui ont enregistré la plus forte croissance d'emplois entre 2005 et 2008.
La progression dans le secteur secondaire est la plus forte (503,7%), selon l'enquête publiée dans le bimensuel paru mercredi. Cette progression s'explique par l'implantation sur la commune du siège d'Implenia, le numéro un de la construction en Suisse.
Le tertiaire a enregistré une croissance de 35,8% en termes de création d'emplois. Ce chiffre a été dopé par le déménagement de l'Office cantonal de la population dans la commune suburbaine, a expliqué jeudi à l'ATS René Longet, maire socialiste d'Onex.