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Un diagnostic médical en ligne est désormais possible en Suisse romande

Consultations médicales à distance: des soins par téléphone
Consultations médicales à distance: des soins par téléphone / 19h30 / 2 min. / le 5 novembre 2019
La première plateforme indépendante de télémédecine sur internet a démarré ses activités la semaine dernière en Suisse romande. Pour les assureurs, il s'agit d'un service complémentaire qui pousse à l'innovation et qui pourrait réduire les coûts de la santé.

"Notre souhaitons lutter contre la pénurie de médecins généralistes dans certaines régions et permettre aux 20% de la population qui renoncent à des soins pour des raisons financières de le faire à nouveau", explique le docteur Daniel Fishman, cofondateur de Soignez-moi.ch. La plateforme a démarré ses activités la semaine dernière grâce à une levée de fonds de 4,3 millions de francs financée par des investisseurs institutionnels privés.

Le principe est simple: le patient répond à une série de questions en ligne sur son état de santé. Le service propose une évaluation médicale rapide par des médecins qui travaillent également tous en cabinet, et indique si un rendez-vous chez un spécialiste ou une visite aux urgences est nécessaire.

Pour un coût de 39 francs maximum

Si une prise en charge sans déplacement est envisageable, lors d'une grippe par exemple, un médecin de la plateforme téléphone dans l'heure à la personne et lui fait parvenir une ordonnance médicale électronique. En cas de besoin d'un examen complémentaire comme un frottis, le patient est dirigé vers l'une des 140 pharmacies partenaires en Suisse romande.

Coût de la consultation? Maximum 39 francs, avec un suivi compris dans les 48 heures, contre environ 110 francs pour une visite chez un généraliste. Une consultation remboursée par l'assurance de base, au maximum quatre fois par an.

D'autres offres affiliées aux assurances

Cette plateforme n'est pas l'unique offre de ce type en Suisse. Par contre, elle est la seule à être totalement indépendante, les autres comme Medgate ou Medi24 étant partenaires d'assurances maladie.

"Il s'agit d'une offre complémentaire à ce que les assureurs proposent déjà avec leur modèle alternatif de télémédecine en ligne ou par téléphone. On voit cela d'un assez bon oeil parce que la concurrence pousse à l'innovation", indique Christophe Kaempf, porte-parole de Santésuisse, la faîtière des assurances maladie. A l'heure actuelle, environ 1,2 million de Suisses bénéficient d'un modèle d'assurance basé sur la télémédecine, soit 15% des assurés.

Une fonction de tri importante

Ces nouvelles formes de consultation pourraient contribuer à régler certains problèmes connus par le système de santé, comme l'affirme le médecin Jean-Gabriel Jeannot. "Lorsque les services de téléconsultations sont de qualité, ils permettent de faire un bon tri des patients, d'éviter des consultations médicales inutiles et donc d'effectuer des économies", analyse ce spécialiste en innovation médicale.

Un avis partagé par Daniel Fishman, dont la plateforme entend aussi cibler les nouvelles générations: "Le jeune qui a une angine ne veut plus faire la queue pour aller chez le médecin. Dès lors, il attend avant de consulter et se retrouve aux urgences. Ce sont des structures totalement engorgées qui ne sont pas faites pour cela."

A l'avenir, la télémédecine pourrait ainsi avoir plusieurs vertus: pousser les jeunes à consulter sans attendre, faire baisser le coût des consultations médicales de premier recours et pallier le manque de médecins généralistes, dont 60% d'entre eux prendront leur retraite au cours des dix prochaines années.

Delphine Gianora et Kevin Gertsch

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"La médecine doit aussi s'adapter"

Invité mardi dans le 19h30, le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker estime que "la médecine doit aussi s'adapter à l'air du temps". "Nous devons prendre acte qu'il y a un nouveau type de prestation. Nous allons devoir suivre la satisfaction des clients", ajoute-t-il en réaction à cette nouvelle plateforme de télémédecine.

Selon Karim Boubaker, le contact direct avec les patients va toutefois rester. "Nous en avons besoin. Nous allons tout faire pour qu’une médecine avec un contact direct existe", assure le médecin.

>> L'interview de Karim Boubaker dans le 19h30: