Des PME romandes témoignent vendredi au Forum économique de Glion, qui a fait de l'intelligence artificielle la thématique de sa 14e édition.
Directeur de la PME familiale Aeschbach, qui détient 14 magasins de chaussures en Suisse romande, Sébastien Aeschbach est bien décidé à se battre. "Il devient de plus en plus compliqué dans la vente de se retrouver confronté à des mastodontes internationaux qui commencent à mieux connaître nos clients que nous-mêmes", relève-t-il vendredi dans La Matinale. "Cela devient pesant que toute la technologie, qui est là pour augmenter la qualité du service client, nous passe à côté."
Pour mieux connaître la clientèle
L’entreprise a donc décidé de mettre le turbo il y a un an: elle a lancé plusieurs projets d'intelligence artificielle pour traiter enfin toutes les informations qu’elle possède sur ses 250'000 clients, grâce à ses cartes fidélité et ses sites internet.
Le but est de mieux connaître la clientèle, pour faire évoluer les collections et proposer un conseil plus personnalisé - y compris dans ses magasins physiques. "Toutes les technologies développées par l’industrie du commerce en ligne sont accessibles et devraient et pourraient être utilisées par le commerce physique", poursuit Sébastien Aeschbach. "Il n’y a pas de véritable barrière, la seule véritable barrière est culturelle. On peut tout à fait utiliser les codes de l’e-commerce pour le commerce physique, c’est possible."
Et en plus c’est accessible, témoigne le directeur de la chaîne de magasins: ces projets représentent entre 1% et 10% de ses coûts marketing en ligne.
Des solutions à portée de toutes les entreprises
L’intelligence artificielle n’est donc plus réservée aux seules multinationales, ce que confirme Denis Rochat, de la société d’études de marché Nielsen: "Actuellement, c’est absolument à la portée des PME. Il y a des solutions bon marché, faciles à utiliser, en open source et qui sont à la portée de tout patron d’entreprise."
D'ailleurs, le nombre de start-up qui proposent des solutions d'intelligence artificielle pour les PME ne cesse d'augmenter en Suisse romande.
Sandrine Hochstrasser/oang