Concrètement, certaines compagnies remplissent les réservoirs des avions à pleine capacité, afin d'éviter de devoir se ravitailler dans des aéroports où le kérosène est plus cher.
En conséquence, les appareils sont plus lourds et polluent davantage. Et le phénomène prend une ampleur non négligeable, car le kérosène représente une part importante des dépenses d'une compagnie aérienne.
2800 aller-retour entre Paris et New York
Cette manière de procéder est dénoncée par Eurocontrol, organisation intergouvernementale chargée d'harmoniser la navigation aérienne. Selon ses chiffres, cette surcharge en carburant permettrait en effet aux compagnies d’économiser 265 millions d’euros par an.
Mais elle génère en parallèle environ 900'000 tonnes d'émissions de CO2 supplémentaires, ce qui représente 2800 aller-retour entre Paris et New York.
British Airways épinglée
Plusieurs compagnies aériennes reconnaissent qu'elles recourent à cette pratique, à l'image de British Airways, qui vient d'être épinglée par la BBC après avoir été dénoncée par un lanceur d'alerte.
Eurocontrol explique ce phénomène par la concurrence extrême qui régit le secteur aérien, qui a contraint plusieurs compagnies à cesser leurs activités.
Pour remédier à ce problème, l'organisation intergouvernementale propose de fixer un prix unique du carburant dans tous les aéroports, mais aussi d'augmenter le coût des droits à polluer à un niveau dissuasif.
jpr/boi