"Grâce à ses compétences en matière de trafic et d'infrastructures et son expérience politique en tant qu'ancienne conseillère fédérale et ministre des transports, (Doris Leuthard) représente un atout important pour le conseil d'administration", a indiqué le président du groupe thurgovien, Peter Spuhler, jeudi dans un communiqué.
La démocrate-chrétienne a siégé au Conseil fédéral de 2006 à fin 2018. Elle a dirigé de 2006 à 2010 le Département fédéral de l'économie et de 2010 à 2018 le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).
L'ex-présidente de la Confédération (en 2010 et 2017) siège également aux conseils d'administration du traiteur industriel Bell et de sa maison-mère, le distributeur bâlois Coop.
Délai de carence
Dans son communiqué, Stadler souligne que la candidature de Doris Leuthard respecte le délai de carence d'un an exigé pour les responsables politiques quittant l'administration fédérale pour le privé.
Le Conseil fédéral avait défini des bases juridiques en 2015 afin d'éviter les conflits d'intérêts entre le monde politique et l'économie privée. "L'introduction d'un délai de carence doit permettre d'éviter dans des cas précis que des collaborateurs assument immédiatement après leur départ de l'administration fédérale des tâches qui ne sont pas compatibles avec leur ancienne fonction", avait alors expliqué le gouvernement.
ats/pym
Des réactions divergentes
Pour le socialiste vaudois Samuel Bendahan, interrogé dans le 12h30, ce cas est particulièrement problématique parce que Doris Leuthard a été en charge des transports quand elle était au gouvernement. Or là, elle pourrait rejoindre une entreprise active dans ce domaine précis, ce qui laisse la porte ouverte à de potentielles dérives.
Le conseiller national UDC bernois Manfred Bühler, vice-président de la commission des transports, estime de son côté que Doris Leuthard a quitté le Conseil fédéral il y a un certain temps et qu'il est légitime qu'elle envisage une autre activité.
Un avis partagé par le conseiller national Dominique de Buman (PDC/FR), qui ne voit aucun conflit d'intérêt dans ce cas et qui rappelle que c'est aussi le système de milice qui veut que les fonctionnaires puissent être poussés à trouver un travail après leur mandat.