"Si l'Ile de France prenait son indépendance et refusait de payer des impôts pour le reste de la France et de l’Europe, ça marcherait bien. Mais vous voyez bien que si on organise la planète comme cela, avec des clubs de riches, ça n’irait pas", explique Thomas Piketty dans le 19h30.
L'économiste français estime par ailleurs que le besoin de justice fiscale grandit partout dans le monde et réfute l’idée d’une "haine de classe" grandissante en France.
Interrogé sur les grèves annoncées le 5 décembre, Thomas Piketty déclare qu'il a "très peur qu’on ait des affrontements comme il y a un an avec les gilets jaunes. J’aimerais que le gouvernement comprenne qu’il faut faire plus pour ceux qui ont de la peine à payer leur loyer."
Meilleure justice fiscale
L’économiste, qui a publié en septembre son essai "Capital et Idéologie", rejette l’accusation de "populisme de gauche". Pour lui, un "système de retraites universel" est souhaitable, mais dans une meilleure justice fiscale.
"Il n’y a pas de solution aux problèmes écologiques sans davantage d’égalité", affirme Thomas Piketty, qui juge que la poussée écologique ne rend pas caduque la sociale-démocratie. "Si les Verts veulent aller vers la sobriété énergétique, il va falloir une certaine sobriété sociale et économique. Cela implique de vivre différemment. Ça n’ira pas si seules les classes populaires et les classes moyennes doivent accepter davantage de sobriété et faire des sacrifices."
Darius Rochebin/gma