"On ne peut aller plus loin avec le capitalisme néo-libéral", assure le fondateur du Forum de Davos, car "il y a trop d'inégalités." Il souligne particulièrement la question environnementale: "On commet une sorte de fraude au dépend de la prochaine génération à qui on va faire payer beaucoup de choses qui se passent aujourd'hui concernant la nature, les dettes ou le système social", dit-il.
"On ne peut pas abandonner le développement économique"
Questionné sur les alternatives, Klaus Schwab estime cependant que le développement économique doit rester le moteur des progrès sociaux. Il est sceptique face à ceux qui prônent un abandon du capitalisme: "Quelles sont les alternatives? On l'a vu, si l'économie est dirigée par l'Etat cela conduit à une détérioration des ressources et à la corruption. Il faut trouver un chemin au milieu, entre l'étatisme et le néo-libéralisme."
"Je suis attaché à l'économie sociale de marché"
Le 50e anniversaire du WEF est marqué par un film, "Das Forum", œuvre du réalisateur allemand Markus Vetter, diffusé dans le monde entier et le 19 janvier prochain sur la RTS. Klaus Schwab y évoque ses racines intellectuelles et le lien de son père avec le chancelier Ludwig Erhard, figure de la reconstruction et du "miracle économique" allemand.
Le président du WEF explique son attachement à la "Soziale Marktwirtschaft" - l'économie sociale de marché. "Le développement économique et le progrès social sont les deux faces d'une même pièce, mais il faut le faire plus vert et plus inclusif", estime-t-il.
Klaus Schwab n'adhère pas à l'idée de décroissance et met en garde contre le catastrophisme: "En 50 ans on a fait des progrès dans la lutte contre la pauvreté."
L'intégrale de l'interview, dans laquelle Klaus Schwab précise aussi les contours de la 50e édition du Forum de Davos en janvier, est diffusée dimanche dans l'émission Pardonnez-Moi à 13h25 sur RTS Un.
Dès le 19 janvier 2020, retrouvez le documentaire "Forum de Davos" sur RTS2 et RTSplay.
Darius Rochebin/oang