"La situation est grave", a toutefois admis devant la presse l'ambassadeur suisse à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Didier Chambovey après le refus américain de renouveler les juges du tribunal d'appel. "Mais cela ne signifie pas l'écroulement du système commercial mondial", ni celui du système de plaintes de l'institution, selon lui.
Un avis relayé dès lundi soir par Roberto Azevedo qui est venu devant la presse affirmer que plusieurs mécanismes restaient opérationnels malgré un tribunal d'appel hors service dès mercredi. Les Etats pourront toujours soumettre une plainte en première instance et des arbitrages sont possibles, de même que des bons offices du directeur général lui-même.
"Amis du système"
De son côté, la Suisse a piloté une déclaration de 60 Etats "amis du système". Ces pays réaffirment le besoin de suivre les règles de l'OMC et de résoudre les disputes commerciales de manière pacifique.
Lundi, l'UE avait estimé que les Etats-Unis avaient favorisé une violation de ces règles en bloquant le renouvellement des juges du tribunal d'appel.
"Nous avons accepté d'analyser les inquiétudes des Etats-Unis et de trouver des solutions", fait remarquer de son côté Didier Chambovey. "Mais nous aimerions voir ce pilier du système être préservé", ajoute-t-il aussi.
Budget validé
Ces 60 Etats ne vont pas proposer une solution intérimaire. Mais les discussions pour un compromis permanent vont se poursuivre. Pour la Suisse, un système de juridiction à deux instances doit être maintenu.
Mardi, les 164 membres de l'organisation ont validé sans amendement le budget d'environ 197 millions de francs pour 2020. Un compromis avec les Etats-Unis qui menaçaient de ne pas payer leur contribution avait été trouvé ces dernières semaines. Un arrangement salué par le directeur général.
ats/pym