La surveillance de Peter Goerke se serait déroulée du 20 au 22 février 2019, selon la NZZ, qui est en possession de documents et de photographies qui prouveraient les faits.
La filature - baptisée à l'interne "Opération Küsnacht" - aurait été conduite par l'entremise d'un intermédiaire et aurait coûté quelque 12'000 francs.
De son côté, la banque a expliqué n'avoir aucune preuve que d'autres collaborateurs auraient fait l'objet d'une surveillance. "Credit Suisse examine actuellement les nouvelles informations révélées par les médias dans des revues internes et externes", a indiqué une porte-parole de la banque, sans fournir davantage de détail.
Départ de la direction après sa filature
Peter Goerke est arrivé chez Credit Suisse en octobre 2015 peu après l'entrée en fonction du directeur général Tidjane Thiam. Fidèle collaborateur du Franco-Ivorien, il avait travaillé avec lui auprès de l'assureur britannique Prudential et l'avait suivi lorsqu'il avait été nommé à la tête du géant bancaire zurichois.
Peter Goerke a quitté la direction du groupe fin février, quelques jours après cette surveillance supposée. Il est cependant resté au service du numéro deux bancaire helvétique comme consultant senior, mais sans mandat opérationnel fixe.
Tidjane Thiam innocenté dans l'affaire Khan
Credit Suisse a défrayé la chronique fin septembre, après la révélation d'une affaire similaire. L'ex-chef de la gestion de fortune Iqbal Khan a été suivi mi-septembre, juste après l'annonce de son transfert chez le concurrent UBS. Cette surveillance s'est conclue par une altercation en plein centre de Zurich. Le Ministère public zurichois a ouvert une enquête suite à une plainte déposée par Iqbal Khan.
Cette affaire rocambolesque a contraint Credit Suisse à diligenter une enquête indépendante, dont les conclusions ont mis le directeur général Tidjane Thiam et le président Urs Rohner hors de cause.
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Autre fidèle collaborateur de Tidjane Thiam, le directeur des opérations Pierre-Olivier Bouée - ainsi que le chef de la sécurité de la grande banque - ont été désignés comme les seuls instigateurs de cette surveillance. Le duo a remis sa démission.
ats/ani