La "NZZ am Sonntag" avait rapporté récemment qu'à la veille de
la fusion des banques Swissfirst et Bellevue, cinq caisses de
pensions et deux assurances avaient vendu sans raison leurs actions
Swissfirst à la banque du même nom. L'Office fédéral des assurances
sociales a lancé une enquête.
Enrichissement personnel?
Après l'annonce de la fusion, le cours de l'action Swissfirst
avait progressé d'environ 50%. Les assurés des caisses de pensions
ont ainsi été privés d'un bénéfice de 20 millions de francs. Le
journal s'est alors demandé ce qui avait bien pu pousser les
responsables de ces caisses à vendre leurs actions. Ces derniers
sont soupçonnés de s'être enrichis personnellement au détriment des
caisses de pensions et d'assurances qu'ils dirigeaient.
Dans son édition de dimanche, la "NZZ am Sonntag" ajoute que le
responsable des placements d'une personne privée suisse est
également impliqué dans cette affaire. Sa mandataire aurait été
flouée de 13 millions de francs par la vente d'un demi-million
d'actions Swissfirst.
Enquêtes de la presse et de l'OFAS
La banque Swissfirst a obtenu de la justice une mesure
superprovisoire interdisant à la "NZZ am Sonntag" de citer les noms
des caisses de pension et des assurances impliquées.
Dans l'intervalle, "Finanz und Wirtschaft" et d'autres journaux
ont abordé l'affaire. Le premier a annoncé que l'OFAS, en tant
qu'autorité de surveillance, s'intéressait à ce cas, ce qu'a
confirmé samedi Jean-Marc Crevoisier, porte-parole du Département
fédéral de l'intérieur (DFI).
Investigations en tous sens
L'OFAS a pris contact avec la Fondation d'investissement pour la
prévoyance professionnelle IST qui, en tant que caisse de pension
indépendante, est directement soumise à la surveillance l'OFAS, a
expliqué à l'agence de presse AP Jean-Marc Crevoisier.
De son côté, l'IST a ouvert sa propre enquête et l'a confiée à des
experts indépendants. L'OFAS va maintenant poursuivre l'examen de
ce cas, a-t-il ajouté.
Selon la "NZZ am Sonntag" et le "SonntagsBlick", l'autorité de
surveillance du canton de Zurich, à laquelle deux des caisses de
pension sont soumises, s'est également saisie de l'affaire. Il
s'agira notamment d'établir si les responsables des placements des
caisses de pension impliquées ont également eu recours à une
société privée pour gérer les avoirs des assurés.
Procédures pendantes
Plusieurs procédures sont pendantes en relation avec la reprise
de la banque Bellevue par sa consoeur Swissfirst. Un des gros
actionnaires de Swissfirst a déposé plainte contre le patron de la
banque Thomas Matter pour escroquerie et autres délits. Il lui
reproche d'avoir donné de fausses informations qui lui ont fait
perdre de l'argent. La Commission fédérale des banques (CFB) et la
Bourse suisse ont également ouvert des enquêtes.
ap/ruc
Un apport d'actions bienvenu
Lors de la fusion en septembre 2005, Swissfirst a repris l'ensemble des activités de la banque Bellevue. En contrepartie, le conseil d'administration, les dirigeants et les collaborateurs du groupe Bellevue ont reçu 47% des actions de Swissfirst, représentant alors une valeur d'environ 300 millions de francs.
Comme Swissfirst avait suffisamment d'actions en ses propres mains, la fusion a pu être réalisée sans recourir à une augmentation de capital.
Une fusion très controversée
Plusieurs procédures sont pendantes en relation avec la reprise de la banque Bellevue par sa consoeur Swissfirst.
Un des gros actionnaires de Swissfirst a déposé plainte contre le patron de la banque Thomas Matter pour escroquerie et autres délits.
Il lui reproche d'avoir donné de fausses informations qui lui ont fait perdre de l'argent. La Commission fédérale des banques (CFB) et la Bourse suisse ont également ouvert des enquêtes.