Selon le journal américain, le groupe biotechnologique d'Ernesto Bertarelli souhaitait se vendre pour quelque 15 milliards de dollars (18,9 milliards de francs).
Le 8 novembre dernier, Serono avait confirmé dans l'édition en
ligne du «Wall Street Journal Europe» qu'il avait mandaté la banque
américaine Goldman Sachs pour explorer «diverses alternatives
stratégiques». L'annonce avait fait bondir le titre et généré un
fort volume de transactions.
D'après l'article incriminé, les acheteurs intéressés avaient
jusqu'à vendredi dernier pour présenter leurs offres de rachat.
Mais parmi les grands groupes ayant mené des discussions avec
l'entreprise genevoise, aucun n'aurait fait de proposition
concrète.
Revoir le prix à la baisse
Le groupe d'Ernesto Bertarelli pourrait donc être amené à revoir
son prix à la baisse. Selon le quotidien, Serono chercherait à
obtenir jusqu'à 15 milliards de dollars (18,9 milliards de francs)
en cash.
Soit nettement plus que sa capitalisation boursière, qui s'élève
actuellement à 16,4 milliards de francs. La porte-parole de Serono,
Bénédicte Bogh, a refusé de commenter ces informations, renvoyant à
la prise de position diffusée en novembre dernier.
A cette date, Serono avait simplement fait savoir qu'il avait
mandaté la banque Goldman Sachs pour examiner diverses alternatives
stratégiques. L'information avait alors fait bondir le titre.
Absence d'intérêt logique
Pour Christophe Heggmann, analyste chez Ferrier Lullin, cette
absence d'intérêt n'est pas une surprise. «C'est à la fois une
question de prix et de logique», a-t-il indiqué. «Les entreprises
ne sont pas prêtes à dépenser autant pour acquérir un groupe dont
la visibilité est relativement faible.»
Serono, contrôlé par la famille Bertarelli, est passé du statut de
fabricant peu rentable de traitements contre la stérilité à la
position de numéro trois mondial de la biotechnologie grâce à son
produit phare, le Rebif, contre la sclérose en plaques.
ats/sn
Serono, roi du biotech helvétique
Ernesto Bertarelli a pris les rênes de Serono, confiées par son père, en 1996.
Le groupe suisse est basé à Genève, où il achève la construction de son nouveau centre opérationnel.
Il est actif notamment dans les biotechnologies, la médecine de la reproduction et la neurologie.
En 2004, son chiffre d'affaires s'est monté à 2,7 milliards de francs et son bénéfice net à 504 millions.
Serono emploie 4900 collaborateurs dans le monde.
Les candidats ne se bousculent pas au portillon
- Parmi les premiers candidats évoqués pour racheter Serono, Novartis a déjà déboursé quelque 15 milliards de francs l'an dernier pour reprendre les fabricants de génériques Hexal et Eon Labs et racheter la totalité du fabricant de vaccins Chiron.
- Pfizer doit faire face à d'autres problèmes, tels que l'échéance de plusieurs brevets, ce que l'acquisition de Serono ne viendrait pas compenser.
- Seul le groupe britannique GlaxoSmithKline pourrait entrer en ligne de compte, mais certainement pas à ce prix.