SAirGroup a ainsi subi un dommage de 150 millions d'euros. La
plainte en responsabilité a été déposée auprès du tribunal de
district de Zurich, a indiqué le liquidateur, dans une circulaire
adressée samedi aux créanciers. Cette mesure fait suite à l'échec
d'une procédure de conciliation antérieure.
L'erreur de Sabena
En recapitalisant Sabena, les administrateurs ont failli à leurs
devoirs et sont donc responsables du dommage, estime-t-il. Le
conseil a décidé de transférer 150 millions d'euros (environ 230
millions de francs) à Sabena bien qu'il ait été au courant de «la
situation économique désastreuse» dans laquelle se trouvait
SAirGroup, écrit-il.
De plus, les administrateurs savaient que Sabena était surendettée
et que cette injection de liquidités prévue ne pouvait couvrir même
ce besoin financier à court terme, ajoute encore K.Wütrich.
Examen des créances presque bouclé
SAirGroup était actionnaire à hauteur de 49,5% de la compagnie
belge depuis 1995, l'Etat belge et des sociétés d'investissement
étatiques belges détenant le reste du capital. Dans le cadre de sa
restructuration en 1997, SAirGroup a transféré sa participation
dans sa filiale SAirLines, dont il détenait l'entier du
capital.
Toujours selon la circulaire du liquidateur, l'examen des créances
dans le cadre de la procédure de collocation est par ailleurs
pratiquement bouclé. Ce plan, qui doit répartir les prétentions
financières entre les différentes classes de créanciers, doit être
achevé d'ici à mai.
ats/fb
La Belgique a aussi porté plainte
A la mi-mars, l'Etat belge avait aussi déposé une plainte pénale contre l'ex-compagnie Swissair, actionnaire de Sabena, aujourd'hui disparue, comme le transporteur à croix blanche.
Dirigée contre les anciens responsables de Swissair et «contre X», la plainte accusait ces derniers d'escroquerie et de faux dans les comptes. Elle venait appuyer une plainte déposée par les administrateurs judiciaires de la Sabena pour gestion déloyale.
L'Etat belge (ancien actionnaire minoritaire de Sabena) reprochait aux anciens dirigeants du groupe Swissair (actionnaire majoritaire) d'avoir commis une escroquerie à son préjudice en l'amenant à participer à une recapitalisation de la compagnie en 2001.
Or, selon Bruxelles, il était apparu par la suite que les difficultés de la compagnie aérienne belge étaient en grande partie dues à la gestion déloyale de la Sabena par le groupe suisse.