La reprise amorcée en 2004 est confirmée et bénéficie maintenant d'une assise relativement large, a indiqué jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie (seco) dans un communiqué.
Après deux trimestres menés tambours battants, la croissance
s'est toutefois légèrement tassée en fin d'année. «Après six mois
soutenus, il était presque naturel que la croissance ralentisse», a
noté Bruno Parnisari, chef du secteur conjoncture du seco, contacté
par l'ATS.
Le PIB a grimpé de 0,5% sur trois mois, après des bonds de 0,9%
aux deuxième et troisième trimestres.
Reste que la reprise est bel et bien ancrée en Suisse. «La
croissance devrait se poursuivre en 2006, avec une hausse du PIB de
1,8 %», a commenté l'économiste du seco.
Bon pour l'emploi
La bonne marche de la conjoncture devrait accélérer la décrue du
chômage entamée il y a trois mois. «Les entreprises se sont
montrées très prudentes jusqu'à la mi-2005. Aujourd'hui, elles
embauchent plus facilement», a relevé Bruno Parnisari.
Pour expliquer ce retournement, l'expert de la Confédération met
en avant le fait que «de manière presque miraculeuse, la cherté du
pétrole n'a pas eu l'impact redouté». L'inflation est restée
modérée et la demande mondiale a peu fléchi. De l'avis de Bruno
Parnisari, la concurrence entre les entreprises et la
mondialisation de l'économie a engendré une baisse des prix dans
plusieurs domaines, compensant la poussée de l'or noir.
Consommation des ménages en hausse
Dans le détail, la croissance de la consommation des ménages
s'est un peu essouflée en fin d'année (+ 0,2% par rapport au 3e
trimestre). Les dépenses pour les communications et les assurances
ont maintenu le cap, tandis que celles pour la culture et les
loisirs se sont contractées.
Sur l'ensemble de l'année, la principale composante du PIB
(environ 60% du total) a progressé de 1,6%. Les dépenses des
administrations publiques ont pour leur part pris 1,3% en 2005 mais
ont stagné lors du 4e trimestre. Evolution contraire pour les
investissements en biens d'équipement qui ont terminé l'année sur
les chapeaux de roue (+ 1,4%). Au final, ce poste a affiché un
accroissement de 2,8% l'an dernier.
Exportations florissantes
Des exportations florissantes ont une nouvelle fois rejailli sur
l'économie helvétique. Les ventes de biens et services à l'étranger
ont gagné du terrain tant sur l'année (+ 4,5%) que sur le trimestre
(+ 1,2%). Les importations ont affiché un même dynamisme (+ 5,3% et
+ 2,9%).
ats/dk
Un nouveau mode de calcul
Le seco a présenté pour la première fois une évaluation du PIB selon l'optique de la production, en plus de son approche par les dépenses.
Cette présentation est exigée par les accords bilatéraux avec l'UE.
Cette nouvelle méthode de calcul montre que la valeur ajoutée de la production suisse est largement dominée par les services financiers avec une hausse de 2,3% sur un an.
A l'autre bout de l'échelle pointe l'agriculture avec une baisse de 7,7%.
Le PIB en bref
Terme un peu barbare, le produit intérieur brut (PIB) mesure la production (valeur ajoutée) réalisée à l'intérieur de la Suisse, attribuable à des facteurs résidants et non résidants. Il additionne les prix du marché de tous les biens et services finals achetés.
Cet indicateur, plus ou moins précis, tient également compte des prestations d'agents économiques qui exercent leur activité en Suisse, mais dont le domicile est à l'étranger. En revanche, les revenus perçus hors des frontières par des acteurs résidants sont exclus du relevé.
Les marchandises importées sont intégrées à la statistique, mais pas celles qui sont exportées, espace territorial oblige. En plus des biens et services, le PIB comprend les investissements consentis dans la construction et les équipements.