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La Suisse sera en manque de 700'000 travailleurs dans dix ans

La Suisse sera en manque de 700'000 travailleurs dans dix ans. Avec la vague de départs à la retraite des baby-boomers, beaucoup de postes de travail vont se libérer. De nouveaux emplois vont être créés. Et l'immigration ne suffira pas à combler le manque. [Keystone - Gaëtan Bally]
La Suisse sera en manque de 700'000 travailleurs dans dix ans / Le Journal horaire / 1 min. / le 24 janvier 2020
Le président de l'Union patronale suisse Valentin Vogt tire la sonnette d'alarme: avec la vague de départs à la retraite des baby-boomers, beaucoup de postes de travail vont se libérer. De nouveaux emplois vont être créés. Et l'immigration ne suffira pas à combler le manque.

Pas moins de 700'000 travailleurs manquants, le chiffre dépasse la plupart des prévisions, notamment celles d'UBS. La banque s'attend aussi à une pénurie de main-d'œuvre dans dix ans, de l'ordre de 500'000 personnes au maximum – ce qui représente presque 10% de la population en âge de travailler en 2030, si l'on suit les estimations d'UBS.

Daniel Kalt, chef économiste d'UBS pour la Suisse, estime que les travailleurs manquant se trouvent actuellement dans les métiers techniques: "Les informaticiens, les ingénieurs, sont une denrée rare. Mais en général, nous allons créer beaucoup, beaucoup de nouveaux emplois qui sont occupés actuellement par des femmes. Beaucoup de travailleurs manuels, par exemple dans le bâtiment, vont devoir se reconvertir dans les soins."

La libre circulation des travailleurs avec l'Union européenne

L'Union patronale suisse insiste elle aussi sur le potentiel des femmes. Mais aujourd'hui, son message-clef concerne l'immigration. En point de mire, le vote du 17 mai, sur l'initiative de l'UDC, contre la libre circulation des travailleurs avec l'Union européenne.

L'Union patronale est sur les dents. Son représentant romand, Marco Taddei, le reconnaît: l'alerte à la pénurie de main-d'œuvre vise aussi les électeurs: "Ça a un lien très direct, c'est aussi l'une des priorités absolues de notre association: nous voulons gagner cette votation du 17 mai. Je pense qu'il y a aussi un message politique, et une volonté de sensibiliser le monde politique, mais aussi les entreprises. C'est le défi majeur que doit relever notre économie cette prochaine décennie".

En 2011, le Conseil fédéral a lancé un vaste programme, pour lutter contre la pénurie de main-d'œuvre. C'est désormais aussi aux entreprises de prendre le problème à bras le corps.

Guillaume Meyer/sjaq

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