Lindt & Sprüngli a réalisé l'an dernier un exercice record. Le bénéfice net du chocolatier zurichois a augmenté de 15,9 %, à 172,7 millions de francs.
La concurrence et un marché mondial en stagnation n'ont pas
altéré l'habituelle bonne santé de Lindt &Sprüngli. Toutes les
filiales et toutes les catégories de produits ont contribué à la
croissance enregistrée en 2005, a expliqué Ernst Tanner, patron et
président du conseil d'admininistration du chocolatier
zurichois.
Attentes déçues
Le bénéfice opérationnel (EBIT) du groupe a gagné 15,2 % à 248,6
millions de francs au cours de l'année marquant ses 160 ans
d'existence. Les résultats sont légèrement inférieurs aux attentes
du marché qui a réagi négativement. A la Bourse suisse, en milieu
d'après-midi, l'action perdait 3,92 %, à 25 890 francs, dans un SPI
stable.
Hausse des ventes à deux chiffres
A fin janvier, le groupe a publié un chiffre d'affaires en
hausse de 12,6 %, comparé à 2004, à 2,24 milliards de francs. La
croissance organique a atteint 11,4 % en monnaies locales. Le taux
de progression s'inscrit à deux chiffres pour la deuxième année
consécutive.
L'Europe reste la vache à lait du groupe. En Suisse, les ventes
ont grimpé de 9,5 %, à 236 millions de francs. En Allemagne,
premier débouché du groupe, elles ont crû de 10 %, à 273 millions
d'euros (425 millions de francs). Le succès enregistré aux
Etats-Unis se poursuit, a indiqué M. Tanner. L'acquisition de
Ghirardelli, en 1998, s'est révélée positive. Le chiffre d'affaires
de la marque américaine a progressé de 14,6 % outre-Atlantique et
celui de Lindt de 27,3 %.
Cacao instable
Malgré cette excellente santé financière et le plébiscite des
amateurs de chocolat, le groupe a subi des désagréments, a tenu à
relever M. Tanner. Les ouragans tropicaux particulièrement violents
de l'automne dernier ont fait grimper les prix du cacao. La
situation politique explosive en Côte d'Ivoire constitue aussi un
facteur d'incertitude.
La bonne gestion des coûts et des augmentations de prix a permis
de compenser la hausse du prix des matières premières, mais aussi
l'augmentation du prix des transports et de l'énergie, s'est
néanmoins félicité M. Tanner.
Qualité visée
Le groupe, qui se déclare numéro un mondial du chocolat de
qualité, ne craint pas non plus les hard-discounters. «Nous ne
vendons pas nos produits dans les magasins bon marché. Nous ne
sommes pas entrés en matière en Allemagne sur ce point et ne le
ferons pas en Suisse», a dit M. Tanner. Le premier prix d'une
tablette tourne autour de 1,80 euro, bien loin des tarifs des
hard-discounters.
Obectifs maintenus
Pour l'exercice en cours, Lindt & Sprüngli maintient son
objectif de croissance à long terme du chiffre d'affaires de 5 % à
7 % et de 8 à 10 % de la rentabilité. L'objectif du chocolatier est
de maintenir des produits de haute qualité, une niche qui lui a
permis de renforcer sa position durant les 10 dernières années, a
rappelé le PDG. Il exclut toute diversification de ses activités,
mais vise de nouveaux marchés.
Des filiales ont été ouvertes au Mexique et en Suède. Le groupe
reste plus prudent face à la Chine, où il se donne d'abord une
période de cinq ans afin d'observer le marché et ses consommateurs.
Pour l'heure, il préfère renforcer sa position sur le marché
européen.
Lindt & Sprüngli employait 6652 personnes à travers le monde à
fin décembre. Il compte huit sites de production, dont celui de
Kilchberg, sur les bords du lac de Zurich. Le groupe commercialise
les marques Lindt, Ghirardelli, Caffarel, Hofbauer et
Küfferle.
ats/th
Publié Modifié
Le chocolat en chiffres
En 2005, les ventes de chocolat suisse se sont montées à 160'323 tonnes pour un montant de 1466 millions de francs suisses (1,466 milliard)
La même année, chaque citoyen suisse a mangé en moyenne 11,6 kilos de chocolat
Les principaux marchés d'exportation sont l'Allemagne (19%), la France (13%), le Royaume-Uni (10%) et les Etats-Unis (8%).
Chères actions
Année après année, le chocolatier zurichois Lindt & Sprüngli affiche des résultats records, récompensés par une action au plus haut niveau à la Bourse suisse.
Le cours du groupe oscille actuellement autour de 26 000 francs. En dix ans, l'action Lindt & Sprüngli est devenue la plus chère de Suisse. Les petits actionnaires peuvent de leur côté se contenter des bons de participations, dix fois moins chers. En 2004, le titre a progressé de 50 % et en 2005 de 32 %.
Lindt & Sprüngli a été fondé en 1845 par Rodolphe Lindt, un petit confiseur installé en vieille ville de Zurich, a rappelé mardi devant la presse à Zurich Ernst Tanner, patron et président du conseil d'administration. La société a ensuite été achetée par Johann Rudolph Sprüngli, en 1899.
Et depuis 1900, elle distribue un dividende à ses actionnaires. Cette année, le conseil d'administration propose de verser un dividende de 225 francs par action, supérieur de 25 % à celui distribué un an plus tôt. Le groupe atteint actuellement une valeur boursière de plus de cinq milliards de francs, contre 450 millions il y a dix ans, selon M. Tanner.