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Vente de Serono: une bonne affaire?

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La famille Bertarelli empocherait 10 milliards
La vente de Serono à l'allemand Merck est d'abord une aubaine pour la famille Bertarelli et pour les actionnaires, selon les premières analyses. Aux yeux des experts, Serono souffre d'un pipeline de nouveaux produits qualifié de faible.

Sur la base des montants articulés, la famille Bertarelli, dont
Ernesto est le principal acteur en tant qu'administrateur-délégué
et patron de Serono, encaissera quelque 10 milliards de francs. Ce
qui fait dire à des observateurs qu'Ernesto Bertarelli a choisi la
solution de facilité, alors même que sa société reste fragile.

«Le dénouement ne constitue pas forcément une surprise», relève
Jérôme Schupp, analyste à la banque Syz, contacté jeudi par l'ATS.
«La pression du temps n'a cessé de croître», en particulier depuis
que Serono a décidé en avril d'abandonner une première recherche
d'acquéreurs et opté pour une stratégie autonome
d'acquisitions.

Facteur temps

«Et le facteur temps est primordial dans la pharma», précise
Jérôme Schupp. Ce d'autant plus que la principale source de revenus
de Serono, le Rebif (un médicament contre la sclérose en plaques),
sera d'ici deux ans et demi concurrencée par d'autres, notamment
Novartis qui prépare un nouveau traitement.



Le groupe pharmaceutique bâlois, à l'instar du britannique
GlaxoSmithKline, s'était d'ailleurs intéressé en début d'année à
racheter Serono. Mais tous deux avaient renoncé en jugeant le
groupe genevois en panne de croissance, explique Jérôme Schupp,
pour qui Ernesto Bertarelli aurait dû reconnaître la situation plus
tôt.



La faiblesse du pipeline de nouveaux produits est en cause. Les
résultats ne sont pas à la hauteur des investissements en recherche
et développement consentis par Serono (20 à 30% du chiffre
d'affaires, contre 15 % en moyenne dans la branche). D'où les
soucis à long terme qui ont incité Ernesto Bertarelli à agir.

Vers un essouflement

L'essoufflement guettait Serono. «Surtout quand on sait que
développer et amener un nouveau médicament sur le marché coûte en
moyenne 800 millions de dollars (un miliard de francs)», ajoute
Jérôme Schupp.



Quant à la pertinence du rachat par le groupe allemand Merck, les
avis divergent parmi les analystes. Certains y voient une alliance
pas forcément idéale. Entité de taille moyenne dans le secteur
pharmaceutique, Merck aurait surtout reporté ses visées en
biotechnologies sur Serono, après l'échec de sa récente tentative
de mettre la main sur son compatriote Schering, le groupe s'étant
fait damer le pion par Bayer.



ats/sch

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Pas de déménagement en vue

Le siège de la nouvelle entité active dans la biotechnologie sera établi à Genève, avec pour nom Merck-Serono Biopharmaceuticals.

Le groupe entier emploiera bientôt 35'000 personnes, un nombre qui comprend les 4600 collaborateurs de Serono. L'entreprise genevoise s'apprête de son côté à inaugurer d'ici la fin de l'année son nouveau siège social mondial et centre de recherche, prévu pour recevoir 1000 employés.

A la lumière des comptes 2005, le nouveau groupe affichera un chiffre d'affaires total de 12,2 milliards de francs dont la moitié proviendra des seules affaires de biotechnologie.

Serono apportera environ 60% des ventes de cette unité.

Troisième mondial en biotechnologie

En chiffre d'affaires, Serono est numéro trois mondial des biotechnologies derrière Genentech et Amgen. Sa capitalisation boursière place l'entreprise genevoise en sixième position.

Elle a réalisé un bénéfice de 369,2 millions de dollars au premier semestre 2006, alors que durant la première moitié de 2005 elle accusait une perte de 392,9 millions de dollars à cause d'un règlement judiciaire devant les tribunaux américains.

Le médicament phare du goupe, le Rebif, un médicament contre la sclérose multiple, assure plus de la moitié du chiffre d'affaires à lui seul.