Adecco, sis à Cheserex, a non seulement amélioré sa rentabilité,
il a aussi vu ses ventes progresser, a expliqué Klaus Jacobs,
président du conseil d'administration et directeur général,
vendredi à Zurich lors de la première conférence de bilan conviée
depuis plusieurs années. Le chiffre d'affaires a gagné 6% à 18,3
milliards d'euros. Le bénéfice d'exploitation a atteint 614
millions (+ 16%).
Ces résultats dépassent les prévisions des analystes. Mais la
croissance du groupe s'explique plus par des effets fiscaux que par
la performance opérationnelle, ont-ils remarqué. Malgré ce manque
d'enthousiasme, l'action Adecco a gagné des points à la Bourse
suisse. Vers 13h30, elle s'échangeait à 74,60 francs, en hausse de
2,9 %, dans un SMI affichant + 0,24 %.
Hausse dans tous les secteurs
Adecco Staffing, la division d'intérim traditionnel représentant
88% des ventes du groupe, a généré un chiffre d'affaires de 16,1
milliards d'euros l'année passée. Comparé à 2004, l'augmentation
atteint 5%.
Ajilon Professional, actif dans les services spécialisés, a dégagé
des ventes de 2 milliards d'euros, en hausse de 13%. LHH Career
Services, spécialiste de l'outplacement et des services de gestion
de carrière, a réalisé un chiffre d'affaires en progression de 24%,
grâce notamment à l'acquisition du français Altedia.
Ces trois divisions sont toutefois appelées à disparaître. Dans le
cadre d'une nouvelle stratégie, le groupe vaudois a décidé de
concentrer ses activités sous la seule marque «Adecco». Depuis le
1er janvier 2006, une nouvelle structure de direction, ciblée sur
six secteurs mondiaux, est en vigueur. La restructuration entraîne
aussi la réduction du nombre de back-offices à un seul par
pays.
Objectifs maintenus
Fort de cette nouvelle stratégie, Adecco maintient ses objectifs
de 7 à 9% de croissance pour les années prochaines. Ils sont
réalistes, a jugé M. Jacobs. L'année 2006, qui marque les dix ans
de la fusion entre les groupes Adia et Ecco, a bien commencé,
a-t-il ajouté en regard des résultats des deux premiers mois.
Le groupe croit en une reprise sur le marché français, qui
représente un tiers de ses affaires. Il espère également se
renforcer en Allemagne où l'intérim est voué à un fort boom dans un
contexte de dérégulation. C'est pourquoi le groupe privilégie
l'acquisition de DIS, a poursuivi M. Jacobs. Celle-ci lui permettra
de décrocher le 2e rang outre-Rhin derrière Randstad.
Acquisition de DIS
Adecco détient actuellement 79% de la société allemande et
espère boucler l'opération d'ici à fin mars. La présence
d'actionnaires minoritaires ne posera pas de difficultés à la
transaction, selon M. Jacobs. Le groupe n'a pas d'autre grande
acquisition en vue, pour éviter de s'endetter davantage.
Des opérations de faible envergure sont néanmoins envisageables,
selon le directeur financier Jim Fredholm. Des discussions sont
notamment en cours avec Anchor, la première entreprise de
recrutement de Russie, a indiqué K. Jacobs. Adecco emploie
actuellement 33'000 personnes dans 70 pays.
ats/dk
Réorganisation dans les sphères dirigeantes
Deux managers venus de DIS feront leur entrée à la tête d'Adecco: Dieter Scheif comme directeur général et Dominik de Daniel comme chef des finances.
Klaus Jacobs se limitera à la présidence du conseil d'administration jusqu'à l'assemblée du 23 mai.
L'industriel allemand âgé de 70 ans a repris la direction générale, cumulant les mandats, après la démission avec effet immédiat de Jérôme Caille en novembre.
Le poste du Français était fragilisé depuis qu'avait éclaté la crise liée aux irrégularités décelées aux Etats-Unis dans les comptes 2003.
L'allemand DIS en passe d'être racheté
En cours de rachat par le groupe vaudois Adecco, la société allemande de travail temporaire DIS a dépassé ses objectifs en 2005. Elle a dégagé un bénéfice de 23,4 millions d'euros (36,3 millions de francs), en hausse de 33,4% sur celui de 2004.
Le chiffre d'affaires est passé d'un an à l'autre de 265 à 314,9 millions d'euros, alors que le résultat opérationnel a progressé de 29 à 39,6 millions. Pour l'exercice en cours, DIS table sur une nouvelle croissance de ses résultats, avec un chiffre d'affaires qui devrait atteindre 375 millions.
DIS fait actuellement l'objet d'une offre publique d'achat (OPA) de la part d'Adecco, numéro un mondial du travail intérimaire qui détient déjà 79% de sa cible. La dernière offre du groupe vaudois a valorisé DIS à quelque 666 millions d'euros (1,04 milliard de francs).