La Finma enquête suite à la surveillance de deux anciens membres de la direction par la banque. Deux personnes proches du dossier ont indiqué à l'agence Reuters que le contrôle exercé par le conseil d'administration sur le directeur général de l'entreprise Tidjane Thiam et d'autres cadres dirigeants fait également partie de l'enquête. La Finma examine si un manque de contrôle au sein de la banque a conduit à l'espionnage des managers.
En fonction des résultats de l'enquête, la Finma pourrait ordonner le renouvellement de la direction. Les managers et les membres du conseil d'administration qui auraient contrevenu à l'exigence réglementaire de "bonne gestion" pourraient être invités à démissionner. L'enquête n'en est qu'à ses débuts et aucune conclusion n'a encore été tirée, selon les deux personnes.
Un porte-parole de la Finma a refusé de commenter dans la nuit de dimanche à lundi. En décembre, cette dernière a désigné un chargé d'audit indépendant pour faire la lumière sur les pratiques de la banque au regard du droit de la surveillance.
La banque relativise
L'hypothèse selon laquelle la Finma pourrait concentrer son attention sur la direction ou le conseil d'administration n'est que spéculation, a pour sa part indiqué un porte-parole de Credit Suisse.
Credit Suisse est sous pression depuis septembre, lorsqu'on a appris que la banque avait fait suivre son ancien manager vedette Iqbal Khan par des détectives privés. La banque a part la suite été forcée d'admettre un second cas de surveillance, celle de l'ancien directeur des ressources humaines Peter Goerke.
Selon une enquête menée par le cabinet d'avocats Homburger sur mandat de Credit Suisse, c'est l'ancien directeur des opérations, Pierre-Olivier Bouée, qui a commandé la surveillance. Il s'agissait de savoir si Iqbal Khan, passé chez UBS, pourrait tenter de débaucher d'anciens collègues. Ni Tidjane Thiam ni le conseil d'administration n'étaient au courant.
ats/gma