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Ciba SC supprime 2500 postes

Ciba Spécialités Chimiques opte pour une vaste restructuration
Ciba Spécialités Chimiques opte pour une vaste restructuration
Ciba SC poursuit sa restructuration. D'ici à 2009, le groupe bâlois supprimera plus d'un poste sur six, soit 2500 emplois, dont 350 en Suisse. En dépit de la perte semestrielle de 202 mio annoncée jeudi, le titre s'envole.

Les suppressions de Ciba Spécialités chimiques s'inscrivent dans
le cadre du programme de restructuration dévoilé en avril et
baptisé «Operative agenda». D'ici à 2009, ces mesures devraient
permettre au groupe d'économiser entre 400 et 500 millions de
francs chaque année, pour des charges de 250 à 300 millions.

Europe touchée

L'Europe est la première région touchée, avec 1600 postes
supprimés, suivie du continent américain avec 600 postes en moins
et de l'Asie (300 postes). Le groupe occupe actuellement encore
15'000 personnes, dont 2700 en Suisse. Les dirigeants de Ciba SC
n'ont toutefois pas précisé lors de la conférence de presse
semestrielle quels seraient les sites touchés.



Si les suppressions interviendront majoritairement par le biais de
fluctuations naturelles, des licenciements seront en tout cas
inévitables. Ciba SC, qui comptait encore 20'000 personnes au
moment de son spin-off d'avec Novartis en 1997, vient juste de
terminer son programme d'économie «Shape». Celui-ci s'est traduit
par la suppression de 950 emplois et des économies plus fortes que
prévu de 120 millions de francs.



En outre, 4000 postes sont passés dans le giron de l'américain
Huntsman, qui a racheté la division textile de Ciba SC. Cette
transaction est d'ailleurs à l'origine de la perte du groupe. Un
amortissement et des frais de transaction ont pesé négativement à
hauteur de 297 millions. Les activités poursuivies ont par contre
dégagé un bénéfice semestriel de 95 millions, en recul de 4 %.

Croissance en Asie

Durant la période sous revue, le chiffre d'affaires net du
groupe a pour sa part progressé de 9 % à 3,29 milliards de francs.
L'Asie affiche la plus forte croissance, en hausse de 15% à 860
millions de francs. En Europe, son plus gros marché, les ventes
sont en hausse de 6% à 1,477 milliard de francs. Elles progressent
aux Etats-Unis de 10% à 948 millions.



Le résultat d'exploitation des activités poursuivies s'est accru
de 5 % à 259 millions. En revanche, la marge opérationnelle a
reculé de 8,2 % à 7,9 %. Le patron du groupe Armin Meyer s'est
montré toutefois satisfait de l'amélioration de la rentabilité au
2e trimestre.



ats/tac

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Bourse euphorique, syndicats amères

La Bourse suisse a réagi très positivement à ces informations. Peu avant 16h, le titre avait gagné 8,4 % à 71,60 francs, signant de loin la plus forte performance de la journée au SMI. Les analystes ont qualifié le résultat d'»impressionnant».

Une vue loin d'être partagée par les syndicats Unia et Employés Suisse. Doutant de l'utilité de cette nouvelle restructuration, ils ont appelé la direction à assumer ses responsabilités et à faire le ménage dans ses propres rangs.

Ce 4e programme d'économies en 5 ans démontre que la politique de Ciba SC est un échec, écrit Employés Suisse dans un communiqué. Chaque restructuration consomme des ressources qui seraient mieux investies dans la recherche, le marketing ou la vente, poursuit-il.

Supprimer des emplois pour augmenter les marges et le chiffre d'affaires par collaborateur n'est pas la bonne piste. Les suppressions d'emplois doivent intervenir sans un seul licenciement, exige pour sa part Unia.

Trois activités clés

Après la vente de la division textile, Ciba SC entend se concentrer sur ses trois activités-clés restantes. Armin Meyer a indiqué que le groupe se focalisait sur la croissance pour la division Plastic Additives, dont les ventes semestrielles sont en hausse de 15% à 1,07 milliard et pour la division Coating Effects (+ 9% à 979 millions).

Dans la division Water & Paper Treatment, l'accent est mis sur la rentabilité. La plus grosse division du groupe a en effet vu son chiffre d'affaires s'améliorer de 5% à 1,23 milliard de francs, mais la marge opérationnelle est passée de 4,9% à 2,8%, contre des marges Ebit de 12,5% et 14,3% respectivement pour les deux autres divisions.