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Le crowdfunding immobilier, tendance ou marché de niche?

Un immeuble à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Le crowdfunding immobilier, tendance ou marché de niche? / La Matinale / 1 min. / le 30 janvier 2020
Réunir plusieurs acheteurs, via un "crowdfunding", pour acheter un immeuble: c'est la nouvelle forme de financement immobilier qui est en train de se développer en Suisse. A l'heure où l'épargne ne rapporte plus rien en raison des taux négatifs, ce concept est un nouveau moyen de placer son argent.

Apparu il y a une dizaine d'années dans les pays anglo-saxons, le phénomène commence à prendre de l'ampleur en Suisse. Le concept consiste à acheter à plusieurs un immeuble locatif et déjà habité, qui est mis en vente. Des particuliers peuvent se porter acquéreur en achetant des parts, par exemple 25'000 ou 50'000 francs, ou davantage. Une fois la somme réunie, la vente est effectuée. Les multiples investisseurs sont alors co-propriétaires de l'immeuble et peuvent bénéficier des rendements locatifs.

Il s'agit là d'une démocratisation de l'investissement immobilier. "On propose un accès facilité au marché immobilier suisse, explique David El-Eini, directeur opérationnel de Foxstone, une plateforme genevoise de financement participatif spécialisée dans l'immobilier. Grâce au 'crowdfunding', on peut investir à partir de 25'000 francs, ce qui est dix fois moins que les fonds propres requis pour faire ce type d'investissement en Suisse".

"Une alternative" et des risques

Si David El-Eini voit un très grand potentiel de croissance dans ce secteur, Thomas Veraguth, spécialiste de l'immobilier au sein de la banque UBS, n'y voit qu'un marché de niche: "Le 'crowdfunding' est plutôt un phénomène qui apparaît de manière cyclique. C'est une alternative surtout lorsque l'on arrive en fin de cycle immobilier et qu'il est difficile de dégager des rendements élevés dans des investissements traditionnels qui sont souvent régulés pour protéger les investisseurs, ce qui limite la rentabilité".

Des spécialistes mettent en garde contre certains risques. Des problèmes peuvent, par exemple, survenir lorsque l'immeuble vieillit et qu'il faut procéder à d'importants travaux d'entretien et que certains des co-proprétaires sont insolvables.

Jean-Philippe Rutz/jfe

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