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Swissmetal: régles du jeu définies

Reconvilier pour le travail, automobile et grippe aviaire
L'avenir de la "Boillat" négocié lundi. Le travail reprendra mardi
Les parties au conflit Swissmetal Boillat ont tenu lundi à Tramelan (BE) leur première séance de médiation. Elles ont discuté des règles du jeu et se retrouveront dans une semaine. Le personnel se prononcera sur la reprise effective du travail mardi.

Le médiateur Rolf Bloch s'est montré relativement optimiste sur le coup de 19h15 au terme d'une réunion qui aura duré plus de cinq heures.

«Nous avons entamé la discussion mais pas encore le dialogue», a
résumé l'ancien industriel chargé par Joseph Deiss d'arbitrer un
conflit qui a déjà occasionné une grève de 30 jours.



«Les discussions dureront un certain temps», a d'emblée averti
Rolf Bloch. Les quelque 25 participants ont abordé les règles du
jeu qui prévaudront et passé en revue l'agenda de médiation, dont
la principale question demeure l'avenir du site de Reconvilier (BE)
au sein du groupe Swissmetal.

Pas au beau fixe

Les mines n'étaient pas forcément au beau fixe au sortir de la
réunion. A commencer par celles des douze membres de la délégation
issue des représentants du personnel et du syndicat Unia. Il
apparaît d'ores et déjà que le travail ne pourra reprendre au mieux
que mardi après-midi, plus raisonnablement mercredi.



En effet, les 320 employés de «la Boillat» voteront mardi à 13h30
sur la suite à donner à la médiation après avoir entendu le rapport
de leurs représentants. Ce qui signifie que tout demeure ouvert, y
compris le cas échéant le recommencement du mouvement de grève
interrompu jeudi dernier.



Si les travailleurs choisissent de poursuivre sur la voie de la
négociation, la prochaine réunion sous la présidence de Rolf Bloch
devrait se tenir dans une semaine environ, toujours à Tramelan dans
les locaux du Centre interrégional de perfectionnement CIP.

Martin Hellweg présent

Parmi les participants figuraient des représentants du personnel
(avec notamment leur porte-parole Nicolas Wuillemin), une
délégation du syndicat Unia (avec le coprésident Renzo Ambrosetti)
ainsi que Friedrich Sauerländer et Martin Hellweg, respectivement
président et patron de Swissmetal.



La présence ou non de Martin Hellweg, l'Allemand au centre de la
colère des ouvriers de Reconvilier depuis bientôt trois ans,
constituait l'une des curiosités de la réunion. Au terme de celle-
ci, il a été convenu que seul Rolf Bloch s'exprimerait devant la
presse, les autres s'abstenant de tout commentaire.



Rolf Bloch n'a pas précisé combien de temps il se donnait pour
parvenir à un accord et résoudre le conflit. «Je n'ai pas fixé de
délai mais simplement une limite, qui sera atteinte si je devais
constater que nous n'arriverons pas un rapprochement», a-t-il
déclaré dans les minutes précédant la rencontre.



ats/nh

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Grève "suspendue" et climat tendu

Le travail va reprendre dans un climat tendu, avec des ouvriers amers mais aussi divisés.

Le protocole de médiation a en effet été adopté jeudi par 138 voix contre 63. Reste que la grève n'est que suspendue durant les négociations.

Les ouvriers ont promis de reprendre leur mouvement s'ils estiment que la direction de Swissmetal écarte leurs revendications.

"On va se battre pendant les négociations", a lancé à l'issue du vote sur la reprise du travail le porte-parole des grévistes.

IG Metall soutient la "Boillat"

Le puissant syndicat allemand IG Metall a exprimé son soutien au personnel de l'usine Boillat de Reconvilier.

Il insiste sur le maintien des emplois tant en Suisse que sur le site de Lüdenscheid (D) racheté par le groupe Swissmetal.

Dans son message au syndicat Unia, IG Metall dénonce vendredi les erreurs de gestion du groupe soleurois qui ont coûté 130 emplois à l'usine Busch-Jaeger, en Rhénanie du Nord-Westphalie, filiale de Swissmetal de 1990 à 2002 et qui vient d'être rachetée par celui-ci.

"Cette expérience ne doit pas se renouveler, ni à Lüdenscheid, ni à Dornach (SO), ni à Reconvilier", écrit-il.

Empêtré dans le conflit avec son usine de Reconvilier, Swissmetal avait annoncé le 10 février le rachat de Busch-Jaeger, qui occupe 170 personnes.

Selon la direction, cette firme fabrique des produits à base de cuivre largement similaires à ceux du site du Jura bernois, ce que contestent ses clients. Cette opération surprise avait encore envenimé la situation.