Bond du bénéfice pour Swatch Group

Il ne faut pas se laisser griser par ces résultats prévient
Nicolas Hayek, l'économie est cyclique et le retournement de
tendance est en vue (regardez l'interview
ci-dessous), notamment à cause des déficits américains. A
propos des ventes du groupe, (Omega 650'000 pièces, etc...), le
président du conseil d'administration de Swatch se veut donc
prudent malgré un 1er trimestre qui a très bien commencé : «nous
n'allons pas avoir des taux de croissance de 40% chaque année, mais
nous sommes prêts à affronter des années plus difficiles». Et celui
qui se targue d'avoir fait passer les emplois du Swatch Group de
6'000 à 21'000 de lancer un appel aux entrepreneurs suisses:
«Faites confiance au capital humain! »

Le résultat d'exploitation du numéro un mondial de l'horlogerie
est ressorti à 735 millions de francs, en augmentation de
14 %. Déjà dévoilé début février, le chiffre d'affaires brut a
atteint la valeur record de 4,497 milliards de francs, soit une
progression de 8,3 % sur un an.

Ces données correspondent à la fourchette des attentes du
marché, mais se situent plutôt dans le bas de la cible. En
conséquence, l'action Swatch porteur perdait 1,6 % à 221,40 francs
après un quart d'heure d'échange à la Bourse suisse. La nominative
lâchait 1,4 % à 44,80 francs.



Swatch se dit satisfait des résultats de son activité centrale,
les montres et les bijoux, qui a progressé de 9,4%. Le secteur des
bijoux a bondi, affichant une croissance de 50%.

Actionnaires chouchoutés

Le conseil d'administration propose aux actionnaires, dont
l'assemblée générale aura lieu le 19 mai, un dividende accru de
42,9 %, soit 2,50 francs par action au porteur et 50 centimes par
nominative.



L'attention portée aux propriétaires d'actions du groupe biennois
ne s'arrête pas là. Alors que l'horloger vient d'achever un
programme de rachat de titres portant sur 250 millions de francs,
il consacrera cette année 300 autres millions à une opération de ce
genre. Le calendrier reste à définir.

Deuxième semestre porteur

Dans sa division principale (ventes de 3,27 milliards/+ 8,8 %),
les montres et les bijoux, Swatch Group a empoché 626 millions de
francs de résultat d'exploitation, soit une augmentation de 13,4 %
sur un an. Le gros de la performance du fabricant des marques
Omega, Breguet et Tissot, entre autres, a été obtenu au second
semestre.



Après les six premiers mois de l'exercice, la marge brute avait
déçu les analystes. Certains facteurs exceptionnels - le patron
Nick Hayek évoquait alors les prix du diamant - avaient pesé sur la
rentabilité.

Impact des restructurations en Asie

Le bénéfice opérationnel annuel a en revanche diminué de 4,1 % à
47 millions de francs dans le segment «production» (1,23 milliard
de ventes/+ 5,6 %), qui comprend notamment le fabricant d'ébauches
ETA à Granges (SO). La division a souffert des frais et de la
baisse des revenus engendrés par la fermeture de sites en Malaisie
et en Chine. Dans les systèmes électroniques, le résultat
d'exploitation a pu être accru de 5,4 % à 78 millions, pour des
ventes en progression de 1 % à 548 millions. La seconde partie de
2005 s'est ici aussi avérée beaucoup plus profitable que le
début.

2006 dans la confiance

Swatch Group affiche une confiance sans faille pour 2006,
attendant une hausse de la rentabilité dans tous ses segments
d'activité. Il table sur une nouvelle progression des ventes,
notamment grâce à la reprise économique globale et au bon climat de
consommation. «Les premiers mois de l'année en cours font état des
mêmes fortes progressions que ceux qui ont marqué la fin de
l'exercice écoulé», assure la société.



Elle table par conséquent sur un bénéfice et des ventes annuels
supérieurs à 2005, d'autant plus que la faiblesse actuelle du franc
lui est favorable. Seule la division «production» devrait voir le
nombre de pièces vendues reculer, dans le sillage de son
redimensionnement. L'entreprise précise toutefois que le recentrage
permettra ici d'augmenter la rentabilité.



ats/th