Ces dispositifs, aussi appelés "mesh", ont été posés à des milliers de patientes en Californie. Ils se présentent sous la forme de bandelettes et renforts pelviens implantables par chirurgie et sont au coeur d'une série de procédures en justice aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde.
La juge du comté de San Diego a estimé que Johnson & Johnson connaissait les risques et les effets indésirables potentiels de ses produits lorsqu'il les a mis sur le marché, via sa filiale Ethicon. Elle reproche notamment au groupe américain de ne pas les avoir inclus dans le matériel promotionnel qu'il distribuait aux médecins et aux patients.
"Les complications pouvaient être si graves qu'il était nécessaire de retirer le 'mesh' mais, contrairement à d'autres implants, le retrait est difficile et peut demander plusieurs opérations chirurgicales", précise la juge.
La Suisse aussi touchée
Ces implants ont également été vendus en Suisse, mais le nombre de victimes n'est pas connu. Swissmedic n'a pas répondu aux questions de la RTS. L'institution renvoie à la multinationale, qui n'a pas donné suite à ce stade.
Ce manque d'informations avait déjà été souligné par les "implant files", une grande enquête journalistique internationale publiée il y a deux ans. Celle-ci soulignait entre autres la traçabilité insuffisante des implants, ainsi que celle de la surveillance de ces dispositifs médicaux.
Vers un appel
"Johnson & Johnson savait également que certaines des complications les plus graves de ce dispositif pouvaient être irréversibles", a encore détaillé la juge américaine. Parmi les effets indésirables figurent incontinence, infections, saignements et douleurs chroniques.
"Johnson & Johnson connaissait les dangers de ces produits mais a fait passer les profits avant la santé de millions de femmes", a fustigé le procureur fédéral de Californie. "Aujourd'hui, nous avons rendu justice aux femmes et aux familles marquées pour toujours par la malhonnêteté de Johnson & Johnson", a-t-il poursuivi.
Il est estimé que la firme a vendu plus 470'000 implants aux Etats-Unis entre 2008 et 2014, dont 30'000 pour la seule Californie. A l'échelle planétaire, on estime que plus de deux millions de femmes sont porteuses de ces dispositifs.
Johnson & Johnson a indiqué au New York Times qu'il avait l'intention de faire appel du jugement.
ats/ther