Le Fonds monétaire international (FMI) estime que les
perspectives économiques de la Suisse sont positives pour 2006. La
délégation, qui examine chaque année la situation économique et
financière des pays membres de l'institut, a auditionné des
représentants de l'administration fédérale, de la Banque Nationale
Suisse (BNS), de l'économie et de la société civile durant ces dix
derniers jours. Son chef de mission, Bob Traa, a livré ses
conclusions à la presse ce matin à Berne.
Le FMI plus optimiste que la BNS
Le FMI prévoit une croissance du PIB de 2,25% pour 2006, soit
plus que les 2% prévus mi-décembre par la BNS et le 1,8% du
Secrétariat à l'économie (Seco). Les inspecteurs relèvent que
l'économie suisse a bénéficié l'an dernier d'une évolution
globalement favorable dans la zone euro et d'une demande intérieure
raffermie. Ils saluent la politique budgétaire de frein à
l'endettement engagée par la Confédération. Elle devrait selon le
FMI permettre de supprimer le déficit structurel du pays d'ici à
2007.
Le FMI insiste en revanche sur la nécessité de juguler les
dépenses sociales par des réformes. D'autant qu'avec le temps,
elles pourraient s'avérer de plus en plus problématiques en raison
notamment du vieillissement de la population. Figurent notamment la
réforme de l'assurance-invalidité (AI) et celle de l'AVS. Si
l'institut salue le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à
65 ans, il pense que d'autres mesures devront être adoptées dans le
sens d'un allongement de la durée de vie professionnelle.
Bonne politique monétaire
Concernant la politique monétaire, le FMI estime que la
Confédération devrait progressivement revenir à un cours plus
neutre qu'actuellement par rapport à la conjoncture. Mais il juge
que la stratégie monétaire et de communication de la BNS est
bonne.
Malgré l'évolution du prix du pétrole, l'inflation en Suisse est
restée remarquablement faible avec une progression d'à peine 1%. Le
FMI l'attribue aux premiers effets des réformes structurelles mais
aussi à l'ouverture des marchés dans plusieurs secteurs comme le
commerce de détail.
Quelques critiques
Les inspecteurs sont plus critiques en matière de prévoyance
professionnelle. Selon eux, l'insuffisance de couverture est
sous-estimée et le système actuel de surveillance décentralisée est
insuffisant et hétérogène. Enfin, il conviendrait de réformer plus
rapidement les industries de réseau (électricité, télécoms,...).
Selon le FMI, la Suisse reste « l'un des pays les moins réformés
dans ces industries».
agences/cm
Bilan 2005 du Conseil fédéral
Le Conseil fédéral a dressé un bilan contrasté dans son rapport de gestion 2005 publié lundi.
Si la conjoncture s'est «nettement améliorée» l'an dernier, le gouvernement estime qu'il faut poursuivre les efforts de relance de la croissance, car les perspectives à terme ne sont «guère réjouissantes».
L'économie suisse a enregistré un taux de croissance de 1,8% et le chômage a légèrement reculé, passant de 3,9 à 3,8%. Une première depuis 2001.
Mais «les perspectives de croissance à long terme sont ternies par le risque d'un tassement structurel» dû au vieillissement de la population et à la faible augmentation de la productivité.
La reprise du marché du travail devrait être «très lente»: le taux de chômeurs devrait descendre à 3,5% en 2006 et à 3,2% en 2007.
Le CF estime que la Suisse doit «impérativement» augmenter son soutien financier à la formation et à la recherche.
Il souligne que la prospérité sera fonction de la position de la Suisse dans le monde et de sa capacité à défendre ses intérêts. Dans cette optique, il souhaite renforcer ses relations avec des pays comme les Etats-Unis.