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Grèves en Suisse: "arrogance des dirigeants"

La grève avait paralysé l'usine Swissmetal
La grève avait paralysé l'usine Swissmetal
Les grèves qui ont récemment éclaté en Suisse découlent de l'arrogance de certains dirigeants, estime dimanche Paul Rechsteiner, président de l'USS, dans une interview à la «SonntagsZeitung».

Si le ton s'est durci, un mouvement comme celui qui a eu lieu
dernièrement chez Swissmetal reste cependant exceptionnel. La grève
qui a secoué l'usine de Reconvilier dans le Jura bernois a été
provoquée par le management, a indiqué P.Rechsteiner.



«Même les représentants patronaux le reconnaissent à mots
couverts», a encore ajouté le syndicaliste. Le président de l'USS
s'est défendu que la grève se soit soldée par une débâcle.



Si un investisseur est trouvé pour racheter l'usine, il n'est pas
sûr du tout qu'il procède aux 120 licenciements prononcés par
Swissmetal dans l'usine du Jura bernois, a-t-il souligné.

Licenciements justifiés

Par ailleurs, P.Rechsteiner a également justifié les 35
licenciements au sein même d'Unia. Un syndicat doit lui aussi
fonctionner selon les règles de l'économie, a-t-il argumenté. La
fusion de l'ex-FTMH et du SIB à fin 2004 est du reste «un énorme
succès» et les quelque ratés du début ont été corrigés.



Le président de l'USS a également soutenu Unia, qui a mis en
liquidation l'entreprise de construction «Hoch- und
Tiefbaugenossenschaft Bern» (HTG), dans laquelle elle détenait la
majorité. La mesure s'est traduite par le licenciement des 27
employés. «Unia a promis de régler la chose», a-t-il déclaré.



ats/fb

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La situation à Swissmetal

Qu'en est-il de l'évolution à l'usine Swissmetal à Reconvilier ? Les ouvriers de la Boillat avaient suspendu leur mouvement de grève le 23 février pour donner une chance à la médiation.

Mais la paix du travail est toutefois restée très fragile. En cas d'échec des négociations, le personnel peut reprendre la grève et la direction procéder aux 120 licenciements suspendus le temps de la médiation.

Les négociations sur l'avenir de l'usine se poursuivront le 23 mars à Berne. Lors de la deuxième ronde qui s'est achevée le 10 mars à Tramelan, les parties avaient évoqué la possibilité de vendre l'usine du Jura bernois.

«Cette option est tout à fait possible et réalisable mais elle devrait se concrétiser rapidement», avait alors expliqué le médiateur Rolf Bloch à l'issue de deux jours de discussions. Reconvilier pourrait garder ainsi son indépendance en dehors du groupe soleurois, a ajouté Rolf Bloch. «La direction s'est montrée ouverte à cette possibilité», avait ajouté le médiateur.