Dans le tumulte lié au coronavirus, des pharmas tirent leur épingle du jeu
L'épidémie du nouveau coronavirus a un impact financier certain au niveau planétaire: s'il a fait chuter les marchés financiers asiatiques et menace l’économie mondiale, il a aussi fait aussi gagner des milliards à certaines entreprises.
Plusieurs laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans cette course contre la montre. L'Américain Gilead, connu pour ses traitements contre l'hépatite C et le VIH, semble faire la course en tête depuis lundi. Ce grand laboratoire californien, coté au Nasdaq, vient donc d'annoncer que l'un de ses médicaments, le Remdesivir, va être testé à Wuhan, le berceau du coronavirus, sur environ 270 patients atteints de pneumonie.
Le Remdesivir, produit phare de Gilead, est un antiviral développé à l'origine pour traiter Ebola et le Sras. Mais dans ce cas-là, il sera utilisé sans aucune homologation, à titre expérimental.
Cette annonce indique que Gilead a désormais un coup d'avance sur ses concurrents, tels que GlaxoSmithKline ou Johnson&Johnson, eux aussi lancés dans le test de leur propre médicament, avec le feu vert des autorités chinoises.
Les pharmas suisses dans le diagnostic
Les laboratoires helvétiques, qui ne se sont pas lancés dans la recherche de vaccin ou de thérapie, se distinguent plutôt par leurs outils de diagnostic de pointe.
L'immense majorité des laboratoires impliqués sont américains, connus pour leur expertise en matière d'antiviraux. Les autorités chinoises ont d'ailleurs poussé la firme pharmaceutique américaine AbbVie à tester son Kaletra, un médicament employé contre le VIH.
GlaxoSmithKline est à la manœuvre avec la Coalition pour l'innovation en matière de préparation aux épidémies, la CEPI. Cet organisme est financé par les Etats et par la fondation de Bill et Melinda Gates.
Envol en bourses
Il y a déjà des résultats, qui eux ne se sont pas fait attendre, ce sont les gains de ces sociétés pharmaceutiques sur les marchés financiers. Il y a une semaine - alors que le coronavirus gagnait de l'ampleur et que la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI) injectait plus de dix millions de dollars pour développer un vaccin - certains laboratoires se sont littéralement envolés en Bourse.
Les Bourses chinoises, elles, ont vécu leur plus grande chute depuis cinq ans. Mais certaines sociétés chinoises, cotées aux Etats-Unis, se sont à l'inverse vu pousser des ailes, à l'instar du réseau de pharmacies Boqi Medical, qui annonçait en fin de semaine dernière avoir pris des mesures pour lutter contre le coronavirus et détenir suffisamment de stocks de médicaments et de masques de protection. La valeur de son action a bondi de 72% à Wall Street.
Frédéric Mamaïs/kkub
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