Alu.ch confirme son retrait d'economiesuisse
Prise dans la tourmente, economiesuisse enregistre le premier retrait définitif d'un de ses membres. Il s'agit de l'Association suisse de l'aluminium (alu.ch), qui motive sa décision par les changements structurels en cours dans le secteur.
«Notre démission parviendra à economiesuisse lundi», a indiqué
vendredi en primeur à l'ATS Marcel Menet, directeur d'alu.ch. Et
d'argumenter: «La branche concentre son attention toujours plus sur
l'Europe et plus uniquement sur le marché suisse. Et il faut en
tenir compte.»
Marcel Menet invoque un deuxième motif, «très simple» à ses yeux,
celui d'ordre financier. «Même si notre cotisation annuelle est
plutôt modeste, cela représente tout de même beaucoup d'argent».
L'association alu.ch, qui contribue pour 30'000 francs, fédère 106
membres occupant 12'000 salariés.
Grand déballage
Le retrait d'alu.ch s'inscrit dans un contexte de grand
déballage du patronat suisse sur la place publique, avec certaines
branches qui remettent en question le rôle d'economiesuisse, comme
la SSE, Swissmem ou la SSE (cf. encadré).
Les enjeux financiers sont importants. Swissmem, premier
contributeur, et la SSE assurent plus de 4 millions de francs de
cotisations par an, sur un budget total de 15 millions. A noter
qu'après avoir réfléchi, Viscom, l'association patronale de
l'industrie suisse des arts graphiques, a elle décidé de
rester.
Pour l'heure, alu.ch est la première association sectorielle à
véritablement couper les ponts avec economiesuisse. «Il n'y a plus
de marge de manoeuvre», a précisé Marcel Menet en répondant à la
question de savoir si des négociations étaient encore possibles.
Alu.ch entend toutefois conserver son statut de membre de
Swissmem.
Pas une surprise
Du côté d'economiesuisse, l'annonce du retrait définitif
d'alu.ch ne constitue pas une surprise, a relevé son porte-parole
Urs Rellstab. Ce dernier y voit la conséquence d'une situation
propre à la branche de l'aluminium, confrontée à une mutation,
reprenant en substance les propos de Marcel Menet.
Economiesuisse recense actuellement 30'000 entreprises membres
pour 1,5 million de collaborateurs. Swissmem en compte 920 pour
140'000 employés. La SSE recouvre une quinzaine de secteurs
différents dans la construction. Le gros-oeuvre à lui seul
représente quelque 80'000 ouvriers.
ats/sn
Publié
Des retraits dans l'air
Certaines branches de l'économie suisse remettent en question le rôle de l'association faîtière. A commencer par la branche de la construction, qui a déjà annoncé formellement le retrait de la Société suisse des entrepreneurs (SSE).
L'industrie des machines, via Swissmem, veut aussi quitter le navire. Reste que Swissmem a fait savoir mercredi n'avoir encore rien décidé sur une démission, tout en répétant souhaiter se repositionner par un engagement plus autonome.
Quant à la SSE, qui privilégie l'Union suisse des arts et métiers (USAM), sa décision est sujette à une remise en cause, dans la mesure où la porte demeure ouverte sur un maintien de la qualité de membre.
Les grandes manoeuvres devraient prendre l'été et déboucher sur une redéfinition de la stratégie d'economiesuisse, comme dévoilé par celle-ci lundi.