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Procès Swissair: réactions positives

Le ministère public zurichois doit revoir sa copie.
Les responsables clament leur innocence
Après l'inculpation de 19 anciens dirigeants de Swissair, c'est la satisfaction qui domine chez les investisseurs, les associations professionnelles et les partis politiques.

Les milieux économiques espèrent que les questions de fond s'en
trouveront éclaircies, alors que les inculpés rejettent toutes les
accusations portées.



Pour "economiesuisse", la procédure doit éclaircir sur le fond la
responsabilité des organes des sociétés. Dans le sens d'une
sécurité juridique, il est important que ces éclaircissements aient
lieu, a expliqué vendredi Thomas Pletscher, membre de la direction.
Les milieux économiques suivent l'affaire avec un certain
intérêt.



"Il est réjouissant que l'accusation ne se limite pas à la
direction opérationnelle de Swissair, mais s'étende également au
conseil d'administration", a souligné Hans-Jakob Heitz, président
de l'association de protection des actionnaires (SVSA). Il craint
cependant que le tribunal de district de Bulach n'exige trop de
l'accusation et que la prescription ne menace.

Partis satisfaits

Les partis gouvernementaux réagissent positivement dans
l'ensemble. Il faut établir sans ambiguïté possible les causes de
la faillite de SAirGroup, a souligné Reto Nause, secrétaire général
du PDC. Selon un porte-parole du PS, on doit toutefois d'abord
attendre les éléments que la procédure va mettre en lumière.



Pour l'UDC, ce serait donner un mauvais signal si les dirigeants
de SAirGroup venait à échapper à leurs responsabilités à cause du
délai de prescription ou de manoeuvres politiques. De son côté, le
PRD, dont certains de ses ex-élus figurent parmi les inculpés,
déplore que la justice zurichoise ait mis autant de temps pour
dresser un acte d'accusation.



Les employés concernés se déclarent satisfaits de cette décision
de la justice zurichoise. L'association du personnel de cabine
Kapers décrit l'acte d'accusation comme un "dédommagement moral".
Lors de la faillite du groupe, les employés ont été les premières
victimes des erreurs de gestion des dirigeants du groupe.

Inculpés mécontents

De leur côté, les anciens membres du conseil d'administration de
SAirGroup rejettent toute responsabilité. L'avocat de Mario Corti,
Raul Ramer, a précisé à l'agence de presse AP que son client
conteste fondamentalement les accusations portées. L'ancienne
conseillère aux Etats Vreni Spoerry (PRD/ZH) considère également
n'avoir commis aucun acte tombant sous le coup du code pénal. Pour
sa part, Erich Honegger, ancien président de SAirGroup et
ex-conseiller d'Etat (PRD/ZH), décrit les griefs formulés comme
infondés et les rejette.



L'ancien président d'economiesuisse, Andres Leuenberger, reproche
à l'accusation de ne pas tenir compte d'éléments essentiels. Aucun
des membres du conseil d'administration n'a voulu porter préjudice
aux créanciers de SAirGroup. Pour l'industriel du ciment Thomas
Schmidheiny, l'accusation est injustifiée. Il n'accepte qu'un seul
reproche: avoir pris ou soutenu des décisions, qui se sont révélées
mauvaises par la suite.



AP/sch

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Acquitement attendu

Pour Thomas Schmidheiny, le conseil d'administration a toujours agi «pour le bien de tout le groupe et de façon fondée». L'industriel affirme: «à aucun moment, je n'aurais pris une décision en sachant que ses conséquences prétériteraient des créanciers ou en favoriseraient d'autres».

M. Schmidheiny reconnaît toutefois qu'il a pu «prendre ou soutenir des décisions qui se sont révélées fausses après coup». Andres Leuenberger, Eric Honegger et Vreni Spoerry s'attendent à être acquittés par le tribunal.

De son côté, le syndicat du personnel de cabine, Kapers, s'est réjoui de l'inculpation par le Ministère public zurichois. Elle constitue «une réparation morale pour les employés, qui ont supporté l'essentiel des dommages causés par la gestion fautive».

Une première victime

La mise en accusation des ex-responsables de Swissair a fait une première victime vendredi. Le chef de l'office zurichois des impôts, Andreas Simmen, a été suspendu avec effet immédiat. M. Simmen en a fait la demande lui-même auprès du département cantonal des finances, a indiqué ce dernier.

Le responsable du fisc est accusé de faux dans les titres en rapport avec la restructuration de SAirGroup et l'assainissement du bilan.