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"La Boillat" de Swissmetal ne sera pas vendue

Nouveau développement dans l'affaire Swissmetal. Le conseil d'administration annonce jeudi que l'usine de Reconvilier ne sera pas vendue. Un nouvel administrateur allemand a été nommé.

Dans son communiqué, le conseil d'administration du groupe
métallurgique indique avoir écarté toutes les propositions après
avoir examiné les «manifestations d'intérêts portant sur une vente
éventuelle de l'usine de Reconvilier».

Il n'y a trouvé «aucune base justifiant la poursuite des
négociations et répondant à la statégie de Swissmetal et aux
intérêts des actionnaires».

Un Allemand de plus à la barre

«Par conséquent, poursuit le communiqué, aucune négociation de
vente n'aura lieu». Swissmetal affirme que par cette décision le
groupe montre «sa volonté de vouloir garder le site Reconvilier et
de conserver les quelque 200 postes de travail restants».



Le conseil d'administration a par ailleurs nommé un nouvel
administrateur allemand plus en ligne avec ses conceptions.
Dietrich Tietmeyer remplacera Walter Häusermann, qui a démissionné
du Conseil d'administration de Swissmetal avec effet le 29 mars
2006.



Walter Häusermann tient à souligner qu'il soutient la stratégie
présentée par le Conseil d'administration à l'automne dernier et
qu'il condamne le comportement néfaste des grévistes et d'Unia.
Cependant, son avis diverge en ce qui concerne l'appréciation
industrielle de l'avenir du site de Reconvilier.

Directeur de Busch-Jaeger

Quant au nouvel administrateur, âgé de 44 ans, il a entre autres
acheté en juillet 2004 l'usine Busch-Jaeger GmbH alors insolvable,
l'a restructurée et l'a vendue en février 2006 au groupe
Swissmetal. Il est directeur de l'usine Busch-Jaeger GmbH à
Lüdenscheid.

Qui de la médiation?

Lundi dernier, après le licenciement de 112 employés le vendredi
d'avant, les ouvriers de l'usine de Reconvilier avaient décidé de
poursuivre la médiation dirigée par Rolf Bloch, et de continuer à
suspendre leur mouvement de grève pour la durée de celle-ci.



Ils avaient souligné qu'à leur avis, seule une sortie de «la
Boillat» du groupe soleurois pourra mettre fin à ce conflit. Les
employés avaient par contre clairement manifesté leur opposition à
une vente partielle de «la Boillat», évoquée par la direction et le
conseil d'administration.

Grosse manif le 8 mars

Un représentant du personnel avait aussi dénoncé l'attitude de
la direction de Swissmetal qui n'a pas autorisé à remettre toutes
les installations de Reconvilier en fonction, empêchant du même
coup le site de retrouver ses capacités de production.



Pour porter leur combat sur la scène nationale, le personnel et le
syndicat Unia ont annoncé leur intention d'organiser une grande
manifestation à Berne le 8 avril.



ats/ap/sn

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Unia et ouvriers: la vente, option unique

Les représentants du personnel de Swissmetal Boillat et Unia ont répété que la vente de l'usine de Reconvilier reste la seule solution pour mettre un terme à ce conflit. Malgré le refus de la direction d'envisager cette option, ils n'entendent pas baisser les bras.

«La seule solution au problème c'est de devenir indépendant», a martelé le porte-parole des employés Nicolas Wuillemin jeudi lors d'un point presse. «Mais la situation ne semble pas vouloir s'améliorer».

Cette analyse est partagée par le syndicat Unia. «La seule option raisonnable est la vente», a appuyé son co-président Renzo Ambrosetti. Il a répété que l'idée de vente n'était toujours pas abandonnée malgré la décision de non-entrée en matière de la direction générale et le conseil d'administration.

L'appel au personnel

Le conseil d'administration demande au personnel de "mettre tout en oeuvre pour que l'exploitation normale puisse reprendre et pour que la confiance des clients puisse à nouveau être établie".

Il sera ainsi possible, toujours d'après le conseil, d'éviter d'autres licenciements à Reconvilier.

Swissmetal ajoute qu'"il existe un avenir pour cette usine, mais celui-ci devra se confirmer dans le cadre du groupe".