Les participants à cette médiation ont été accueillis par une
septantaine de manifestants, essentiellement des femmes avec des
enfants. Membres du Mouvement des femmes en colère, elles voulaient
dénoncer le démantèlement de la "Boillat" et montrer que l'usine de
Reconvilier n'était pas morte.
Vêtues de rouge, des femmes ont déployé une grande banderole sur
laquelle était inscrit "Famille en colère, la Boillat vivra". Les
manifestants ont observé un silence total lorsque la délégation du
groupe Swissmetal est arrivée pour entamer les négociations. Le
directeur général Martin Helleweg n'assiste pas à la médiation. "On
ne peut pas rester sans rien faire", a dit une ouvrière de la
"Boillat".
L'enjeu des emplois
Les manifestantes ont relevé que les enfants étaient aussi
victimes de ce conflit du travail. "Nous voulons travailler pour
subvenir aux besoins de nos familles", ont-elles expliqué, en
relevant qu'elles voulaient répondre aux questions des enfants. Le
médiateur Rolf Bloch tentera une nouvelle fois de trouver une
solution qui donne satisfaction tant au personnel qu'à la direction
et permette de conserver le maximum d'emplois dans la région.
Les trois premières rencontres n'avaient débouché sur aucun
résultat. Cette séance de médiation réunit des représentants du
personnel, des membres de la direction générale et du conseil
d'administration du groupe Swissmetal, ainsi qu'une délégation du
syndicat Unia.
ats/mb
Ligne dure de Swissmetal
Le 30 mars, Swissmetal avait refusé de vendre le site de Reconvilier et assuré vouloir conserver les quelque 200 postes de travail restants.
Le conseil d'administration avait par ailleurs nommé un nouvel administrateur allemand plus en ligne avec ses conceptions.
Il s'agit de Dietrich Twietmeyer (44 ans), le patron de l'usine allemande Bush-Jaeger. Ce homme formé dans la finance avait vendu en février dernier son entreprise à Swissmetal, ancien propriétaire du site.