Les 19 casinos de Suisse ont réalisé une excellente année 2005.
Le montant du produit brut des jeux (différence entre les mises et
les gains) a ainsi enregistré une hausse de 14% à 874 millions de
francs. C'est la première fois que la barre des 800 millions de
francs est dépassée. Un tiers du produit brut des jeux a été
apporté par des joueurs étrangers.
L'offre de jeu n'a pourtant que faiblement augmenté, avec 3223
automates (+ 126) et 233 tables de jeu (+3). Comme l'année
précédente, les automates de hasard ont assuré plus des deux tiers
du chiffre d'affaires des casinos.
Les casinos de la Fédération Suisse des Casinos ont par ailleurs
vu leur nombre de visites augmenter de 300.000 pour se fixer à 4,4
millions en 2005. "L'année 2005 a été une première année de
véritable consolidation pour notre branche", s'est félicité jeudi
Adriano Censi, président de la FSC lors de la conférence de bilan à
Berne.
Une manne pour la collectivité
L'année dernière, les sept casinos avec une concession de type
A, les plus grands, ont réalisé 60% du total des gains, a précisé
la FSC, qui salue également le redressement des casinos B grâce à
des règles du jeu plus souples. Grâce notamment à une mise maximale
qui a passé de cinq à 25 francs et à un gain maximal qui a été
allongé de 5000 à 25'000 francs, ils ont pu améliorer leurs
résultats. Les petits casinos des régions de montagne doivent
cependant encore se débattre avec des variations touristiques
saisonnières.
Quelque 51% du produit brut des jeux, soit 446 millions, sont
versés à la collectivité au titre de l'impôt sur les maisons de
jeu: 375 millions au fond de compensation de l'AVS et 71 millions
aux cantons.
Un cadre réglementaire favorable
La Fédération a aussi relevé les effets positifs de la nouvelle
réglementation du marché des casinos entrée en vigueur en 2002. Le
produit brut des maisons de jeux (kursaals) s'élevaient en 1999 à
370 millions contre 874 millions de francs l'année dernière.
Le Conseil fédéral va examiner cette année si une deuxième ronde
de concessions peut être entamée, a expliqué la Fédération. La FCS
a demandé pour cette raison une étude pour connaître l'importance
de l'ensemble de la branche pour l'économie suisse, qui employait
2224 personnes fin 2005 et a crée 823 millions de francs de valeur
brute.
Cinq ans après l'attribution des premières concessions, la
Confédération doit tirer cette année encore un bilan et déterminer
s'il est opportun de délivrer de nouvelles concessions. Adriano
Censi a enfin souligné que les casinos appliquent strictement les
consignes de lutte contre le blanchiment d'argent.
L'instauration de nouvelles réglementations - comme le proposait
un projet de la Commission fédérale des maisons de jeu mis en
consultation en 2004 dont les travaux ont ensuite été suspendus par
le ministre des finances Hans-Rudolf Merz l'été dernier - mettrait
en péril la compétitivité internationale des casinos suisses.
agences/sr
Les différentes maisons de jeu
Les casinos de catégorie A, les plus grands, ont le droit d'établir une connexion entre les jeux à l'intérieur de l'établissement et avec d'autres maisons de jeu, afin de former des jackpots.
Ceux de la catégorie B peuvent quant à eux proposer au plus trois jeux de table ainsi que des machines à sous présentant un potentiel de perte ou de gain moindre.
La lutte contre la ludomanie
Les exclusions de jeu ont passé de 3260 à 3530 en 2005. Deux tiers d'entre elles étaient volontaires, demandées par des flambeurs pour stopper leur passion excessive.
Instaurée en 2004, la "convention de visites" a été souscrtite par 330 personnes l'an dernier. Il s'agit d'un engagement volontaire à restreindre le nombre de visites mensuelles dans les maisons de jeu.