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UBS: une assemblée générale houleuse

Le siège central de l'UBS à Zurich
Le siège central de l'UBS à Zurich
Le président de l'UBS, Marcel Ospel, a été largement critiqué mercredi pour ses 24 millions de francs de salaires lors de l'assemblée générale des actionnaires. La Fondation Ethos a notamment enfoncé le clou.

Tous les points à l'ordre du jour n'en ont pas moins passé la
rampe.



Devant 2311 actionnaires, le président du conseil d'administration
de l'UBS n'a pas voulu prendre position lui-même sur sa
rémunération, que d'aucuns, comme le conseiller national
Johann-Schneider Ammann (PRD/BE), par ailleurs président de
Swissmem, le patronat de l'industrie des machines, estiment
attentatoire à la cohésion sociale.

Dans son discours, M. Ospel a en revanche rappelé la théorie
d'Adam Smith, philosophe écossais du 18e siècle. Ce père fondateur
du libéralisme économique a posé comme base que le bien général
résulte de la poursuite des intérêts personnels individuels.



Une telle affirmation peut être perçue durement aujourd'hui, a
reconnu M. Ospel, mais elle n'en reste pas moins juste. «L'UBS agit
elle aussi dans son propre intérêt». Ce qui n'empêche nullement que
la responsabilité entrepreneuriale soit au centre des
préoccupations de l'établissement, a-t-il continué.

Dures critiques

Les critiques ont fusé mercredi. Dans un communiqué, la centrale
syndicale Travail.Suisse a souligné que le président de l'UBS a
gagné l'an dernier 302 fois plus que les salariés les moins bien
payés de la banque.



«Se pose la question de savoir si cette frénésie salariale ne
conduira pas tôt ou tard au delirimum tremens», dit Travail.Suisse.
Dans un autre communiqué, le syndicat Unia estime lui aussi qu'un
salaire comme celui de M. Ospel menace la paix sociale.



Pour Dominique Biedermann, directeur de la Fondation Ethos et donc
représentant d'actionnaires via les caisses de pension qui lui ont
confié son argent, la rémunération du patron de la plus grande
banque du pays ne peut guère se justifier par de simples
comparaisons avec les défraiements de la concurrence.



Cet argument a été invoqué mercredi par Rolf Meyer, membre du
conseil d'administration de l'UBS, qui a parlé d'une fourchette
allant de 12,1 à 49,9 millions de francs dans les autres banques.
Pour M. Biedermann, il faut toutefois comparer le salaire du patron
de l'UBS non à des rémunérations américaines, mais européennes. Et
là, le Bâlois gagne en gros le double de la moyenne.



ATS/sch

Capital conditionnel accepté

Le directeur d'Ethos s'opposait également à la création d'un
capital conditionnel destiné au versement d'options aux employés de
la banque. A terme, cela diluera le capital, au détriment des
actionnaires externes, a-t-il fait valoir. En vain, la proposition
de la banque a été acceptée.



D'un point de vue stratégique, M. Ospel s'est encore exprimé sur
l'avenir de son groupe en Asie. «Il est encore difficile de prendre
pied dans l'ex-Empire du Milieu», a-t-il déclaré. «Mais nous sommes
dans les starting-blocks avec nos nouvelles participations
stratégiques, pour jouer un rôle prépondérant dans la gestion de
patrimoine comme dans la banque d'investissement.»



Plus généralement, l'UBS entend développer ses activités clés par
une croissance organique et élargir ses domaines avec des
acquisitions ciblées en cas d'opportunités. En Chine, le géant
bancaire détient une participation dans la Bank of China. Elle a
été acquise en 2005 pour 500 millions de dollars (636 millions de
francs). L'UBS est en outre engagée dans le domaine des fonds via
une coentreprise.

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Capital conditionnel accepté

Le directeur d'Ethos s'opposait également à la création d'un capital conditionnel destiné au versement d'options aux employés de la banque. A terme, cela diluera le capital, au détriment des actionnaires externes, a-t-il fait valoir. En vain, la proposition de la banque a été acceptée.

D'un point de vue stratégique, M. Ospel s'est encore exprimé sur l'avenir de son groupe en Asie. «Il est encore difficile de prendre pied dans l'ex-Empire du Milieu», a-t-il déclaré. «Mais nous sommes dans les starting-blocks avec nos nouvelles participations stratégiques, pour jouer un rôle prépondérant dans la gestion de patrimoine comme dans la banque d'investissement.»

Plus généralement, l'UBS entend développer ses activités clés par une croissance organique et élargir ses domaines avec des acquisitions ciblées en cas d'opportunités. En Chine, le géant bancaire détient une participation dans la Bank of China. Elle a été acquise en 2005 pour 500 millions de dollars (636 millions de francs). L'UBS est en outre engagée dans le domaine des fonds via une coentreprise.