S'il salue cette décision, le syndicat Unia se montre toutefois
prudent. «Nous espérons que la direction de Swissmetal est revenue
à la raison et se rende compte que l'usine ne peut tourner à plein
régime avec seulement 200 employés», a expliqué à l'ATS Fabienne
Blanc-Kühn, du comité directeur d'Unia.
«C'est une lueur d'espoir», a-t-elle ajouté. Mais Mme Blanc-Kühn
livre une autre interprétation. «Swissmetal veut peut-être diminuer
la portée des coûts d'un plan social à la suite de la saisie par le
syndicat du Tribunal arbitral». Le groupe avait affirmé n'avoir pas
les moyens de mettre sur pied un plan social.
Retour à la production
Pour Swissmetal, «la priorité numéro un reste le retour rapide à
la pleine production à l'usine de Reconvilier». Cette décision de
réduire le nombre de licenciements doit être considérée «comme un
investissement dans l'avenir du site», a relevé le groupe qui note
de légers progrès opérationnels même si la «situation reste
critique».
Il déplore qu'environ 60 collaborateurs soient encore à ce jour en
arrêt maladie. Le groupe métallurgique dénonce également le fait
que le personnel soit à ses yeux «livré aux agitations quotidiennes
des meneurs de grève et de leurs sympathisants par le biais de
forums internet et de médias locaux».
ats/cab
"La Boillat" examinée
L'expert neutre nommé par le médiateur Rolf Bloch dans le conflit de Swissmetal Boillat s'est rendu le 21 avril à l'usine de Reconvilier (BE).
Jürg Müller, directeur d'un bureau de consultants, est chargé d'analyser le fonctionnement du site du Jura bernois, qui tourne au ralenti en raison de l'arrêt de plusieurs installations et de l'absence de cadres.
Il poursuivra ses visites à Reconvilier et Dornach (SO), puis soumettra ses propositions à Rolf Bloch, qui les présentera aux parties. Son travail pourrait durer plusieurs semaines.
La prochaine séance de médiation aura lieu lorsque des résultats de l'expert seront disponibles.
La situation est aujourd'hui figée. Le groupe Swissmetal entend conserver le site de la «Boillat» alors que le personnel estime que seule la sortie du groupe peut résoudre la crise.