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Les Etats-Unis augmentent les taxes punitives sur les avions Airbus

Les Etats-Unis augmentent les taxes punitives sur les avions Airbus [AFP - Eric Piermont]
Les Etats-Unis augmentent les taxes punitives sur les avions Airbus / Le Journal horaire / 26 sec. / le 15 février 2020
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi soir qu'ils allaient relever à 15% les taxes douanières imposées aux avions Airbus importés d'Europe, tout en laissant inchangés les tarifs qui pénalisent d'autres secteurs de part et d'autre de l'Atlantique.

Depuis octobre, en représailles aux subventions à l'avionneur européen Airbus (voir encadré), le gouvernement américain inflige des tarifs douaniers punitifs à 7,5 milliards de dollars de produits importés (dont le vin, le fromage, le café, les olives et les anoraks) à hauteur de 25%, sauf pour les avions, qui étaient taxés à 10%. Ce sera 15% à partir du 18 mars.

Au conflit vieux de 15 ans qui oppose Airbus à Boeing par le biais de leurs Etats, s'ajoutent les tensions commerciales entre Washington et Bruxelles. Du coup, à chaque nouvelle décision, les différents secteurs concernés retiennent leur souffle, dans l'espoir que leur catégorie soit retirée de la liste, et dans la crainte que les tarifs ne soient augmentés.

"Créer de l'instabilité"

L'avionneur européen a réagi samedi face à une décision qu'il "regrette profondément" et qui, selon lui, "crée plus d'instabilité pour les compagnies aériennes américaines, qui souffrent déjà d'une pénurie d'appareils", du fait notamment des interdictions de vol qui frappent les 737 MAX de son concurrent Boeing.

"Nous prenons acte de l'annonce en provenance des Etats-Unis", a déclaré de son côté une porte-parole du ministère de l'Economie allemand. "Notre position de base est claire: nous rejetons toute augmentation unilatérale des taxes douanières, dommageables pour tous, y compris aux Etats-Unis".

Après la Chine, l'Europe dans le viseur

Mais le président américain Donald Trump utilise aussi ces taxes comme instrument de négociation. Après des mois de guerre commerciale avec la Chine, à coups de tarifs douaniers punitifs réciproques, il s'est exclamé "notre stratégie a payé!", quand les deux pays ont signé un accord mi-janvier.

Son attention porte maintenant sur l'Europe. Donald Trump et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont en effet annoncé fin janvier, après une rencontre à Davos, leur volonté de relancer le chantier commercial transatlantique et de conclure un accord dans les prochaines semaines.

Pour l'heure, les négociations n'ont pas abouti et les relations restent tendues. Le président américain brandit toujours la menace de taxer les importations de voitures européennes, qui fait trembler en particulier les industriels allemands. Lundi, il a déclaré qu'il était temps de négocier "très sérieusement" un accord commercial avec l'Union européenne. Il souhaite que les pays membres de l'UE ouvrent davantage leur marché aux produits américains, notamment agricoles.

ats/jfe

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Subventions indues

En octobre, après 15 ans de bataille judiciaire, l'Organisation mondiale du commerce avait autorisé Washington à prendre des sanctions records, jugeant que le constructeur aéronautique européen avait bien bénéficié de subventions indues.

Delta Air Lines, compagnie américaine cliente d'Airbus, avait alors déploré ces sanctions, estimant que les tarifs douaniers allaient causer de "graves préjudices aux compagnies aériennes américaines, aux millions d'Américains qu'elles emploient et aux voyageurs".

Dans une procédure miroir, l'OMC devrait au printemps autoriser l'UE à imposer, elle aussi, des droits de douane en réaction à des subventions indues versées par le gouvernement américain à Boeing.