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Les paysans mobilisés pour un commerce juste

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Mobilisation générale des paysans face aux velléités de l'OMC
Les paysans ont peur et le disent. A la veille de la rencontre ministérielle de l'OMC à Genève, des représentants d'associations d'agriculteurs de 53 pays ont appelé à une libéralisation équitable du commerce agricole.

Les agriculteurs redoutent que les négociations censées faire
progresser le cycle de Doha qui se tiennent jusqu'au 2 juillet à
Genève n'aboutissent à un résultat déséquilibré. Le nouveau
président des négociations sur l'agriculture de l'OMC, Crawford
Falconer, a annoncé viser un résultat sur la base de la proposition
des 20 principaux pays industrialisés (G20) et émergents.

Or, celle-ci prévoit une réduction des droits de douane allant
jusqu'à 75%, voire même jusqu'à 90% dans le pire des cas, a
critiqué mercredi Jacques Bourgeois, directeur de l'Union suisse
des paysans (USP).



Cela est inacceptable, selon Rudolf Schwarzböck, président du
comité des organisations professionnelles agricoles de l'Union
européenne (COPA). Les associations d'agriculteurs européennes,
mais aussi de l'Inde, de l'Indonésie, du Japon, de la Corée et de
nombreux pays d'Afrique et d'Amérique latine s'inquiètent pour leur
existence dans de telles conditions.



"Nous sommes prêts à ouvrir davantage nos frontières et à donner
aux pays pauvres en développement l'accès à nos marchés. Mais nous
voulons un résultat équitable qui permette également un avenir à
notre agriculture, et préserve la souveraineté alimentaire de
chaque pays", a déclaré Rudolf Schwarzböck. Le président de la COPA
appelle les Etats-Unis à faire des concessions et à avoir la même
souplesse que l'UE.

Question de survie

Directeur de l'Union suisse des paysans (USP), Jacques bourgeois
estime qu'une réduction massive des droits de douanes et donc de la
protection à la frontière aurait des "conséquences dramatiques"
pour les familles paysannes. La proposition du G20 équivaut pour
l'agriculture suisse et ses 65'000 exploitations à une perte de
plus de trois milliards de francs.



Le président de l'USP Hansjörg Walter a rappelé que les
agriculteurs souhaitent la conclusion des négociations de l'OMC.
Mais il faut des règles commerciales claires, qui permettent aux
exploitations familiales de survivre. Et Hansjörg Walter de relever
qu'une libéralisation trop extrême profite avant tout aux
entreprises internationales qui produisent des quantités
considérables et peuvent réaliser des "économies d'échelle".

Echanges agricoles limités

Dans une déclaration conjointe adoptée à Hong Kong en 2005 et
qui sera remise à l'OMC, les 53 associations agricoles rappellent
que moins de 10% de la production agricole fait réellement l'objet
d'échanges commerciaux. Toute expansion de ces échanges ne
bénéficiera qu'à un nombre restreint de pays. La déclaration,
signée aussi notamment par les associations d'agriculteurs des
Etats-Unis et du Canada, s'oppose notamment au plafonnement des
droits de douane.



Elle demande que les règles commerciales favorisent la
souveraineté alimentaire et la stabilité des approvisionnements. Il
faudrait par exemple prévoir des mesures de soutien n'entraînant
pas une distorsion du commerce pour répondre aux préoccupations
non-commerciales.



ap/sn

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"Le moment de vérité", selon Lamy

Le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a mis mercredi les pays membres de l'organisation devant leurs responsabilités. «Le moment de vérité est arrivé» dans les négociations du cycle de Doha, a-t-il affirmé.

Le Français a lancé une mise en garde: «Si un accord sur les modalités est repoussé ces prochains jours, techniquement il deviendra impossible de conclure le round pour la fin de l'année», a-t-il déclaré.

«Reporter une décision n'est pas une solution. Ce serait la recette pour un échec. Plus tard, ce ne sera pas plus facile», a prévenu le directeur général de l'OMC à la veille de quatre jours d'intenses négociations prévues à Genève pour sortir de l'impasse le cycle lancé à Doha en novembre 2001.

La Suisse des paysans

Ces 15 dernières années en Suisse, 30'000 exploitations agricoles ont cessé leur activité.

Actuellement, 120'000 personnes travaillent dans l'agriculture.

Dans les années 60, elles étaient encore 420'000.