La hausse de la TVA doit notamment servir à financer les retraites d'un pays vieillissant et à réduire la dette colossale du Japon. Mais pour les spécialistes, le mal de l'économie japonaise est encore plus profond.
L'économie nippone n'est plus ce qu'elle était. Le leader technologique des années 1980-90 ne suit pas la cadence effrénée du XXIe siècle.
Pour Dominique Turpin, professeur à l'IMD et spécialiste de la question, son économie n'est tout simplement plus à la hauteur: "C'est vrai qu'ils ont raté un certain nombre de virages technologiques, en particulier toute la partie digitale. On connaissait des sociétés comme Sony, Panasonic et autres comme producteurs de téléviseurs, par exemple... mais aujourd'hui, ceux qui dominent ce terrain, ce sont les Coréens et les Chinois. Il n'y a plus d'entreprise japonaise, aujourd'hui, qui fait des écrans à cristaux liquides, une technologie qui est vraiment la leur."
Manque de compétitivité
Les entreprises japonaises manquent de compétitivité. Elles ont notamment de la peine à se positionner sur les secteurs de demain comme la digitalisation ou l'intelligence artificielle: "Il y a cette expression de 'société licorne': des start-ups qui ont une valeur boursière estimée à un milliard de dollars," rappelle Dominique Turpin: "Aux Etats-Unis et en Chine, vous en avez des centaines; au Japon, il n'y en a que deux. Donc ça, c'est assez caractéristique de ce qui est en train de se passer."
Le Japon reste tout de même la troisième puissance économique mondiale. Reste une menace de taille: le coronavirus. Sachant que les exportations japonaises vers la Chine comptent pour plus de 20% des exportations totales du pays.
Sujet radio: Cynthia Racine
Adaptation web: Stéphanie Jaquet