L'action Gazprom a poursuivi sa hausse inexorable, atteignant
350,38 roubles, environ 12,9 dollars (+4,16%) à la Bourse de Moscou
ce samedi, décrété ouvrable en Russie pour compenser les deux jours
fériés accordés lundi et mardi pour l'anniversaire de la victoire
sur l'Allemagne nazie.
Ce cours donne au groupe semi-public russe dirigé par Alexei
Miller, dont le nombre d'actions est de plus de 23,6 milliards, une
capitalisation boursière de 305,39 milliards de dollars, contre
390,8 milliards pour ExxonMobil et 372,9 milliards pour le groupe
américain General Electric, selon les derniers chiffres.
Plus fort que Microsoft
Le groupe russe, qui contrôle 60% des immenses réserves de gaz
de la Russie et dispose d'un monopole sur les gazoducs russes, a
depuis la fin du mois dernier dépassé dans sa course son concurrent
britannique BP, le premier groupe bancaire mondial, l'américain
Citigroup, et le géant américain de l'informatique Microsoft.
Le groupe de Bill Gates, dont la capitalisation boursière a
récemment enregistré de fortes baisses, était tombé de la troisième
à la quatrième place derrière Gazprom et, avec un dernier chiffre
de 246,1 milliards de dollars, il se trouve à présent dépassé aussi
par Citigroup (254,8 mds USD).
Géant ambitieux
Gazprom ne cache pas ses ambitions, et souhaite maîtriser toute
la chaîne de transport jusqu'à ses consommateurs finaux notamment
en Europe via l'acquisition de réseaux de distribution.
Vers l'Asie, il vient d'annoncer samedi qu'il avait achevé avec
ses partenaires chinois l'étude de faisabilité d'un gazoduc vers la
Chine, pays aux besoins en énergie croissants.
Afp/cab
Un géant qui grandit
Gazprom profite notamment de l'envolée des prix des hydrocarbures et de l'euphorie de la Bourse de Moscou, dont l'indice de référence RTS a gagné 50% en 2006.
Le bénéfice de Gazprom a bondi au premier trimestre à 4,17 milliards de dollars (5,15 milliards de francs). Le résultat net a progressé de 141% sur un an.
Premier producteur et exportateur de gaz mondial, Gazprom, avant même d'acquérir le cinquième groupe pétrolier russe Sibneft fin septembre, pesait déjà 7% du PIB russe et fournissait 8% des recettes du budget russe.
Bisbille entre Gazprom et l'UE
Gazprom, qui entend se développer en Europe, menace de réorienter ses exportations vers l'Amérique du Nord ou l'Asie si l'Union européenne s'avisait de contrarier ses projets.
Ces menaces font suite à un projet du gouvernement britannique, révélé par le «Financial Times», de réviser une loi sur les fusions afin de contrer une éventuelle acquisition de Centrica, principal distributeur de gaz en Grande-Bretagne, par Gazprom.
Les pays européens sont généralement réticents à céder des actifs pour leur sécurité énergétique.
L'Europe dépend de la Russie à hauteur de 25% pour sa consommation de gaz naturel.