Le groupe E, né en 2005 de la fusion des entreprises électriques
fribourgeoises et neuchâteloises, envisage de construire cette
nouvelle centrale à gaz en collaboration avec les Forces motrices
bernoises (FMB) et Romande Energie.
Le groupe E entend ainsi garantir l'approvisionnement en
électricité de ses clients à partir de 2011.
Une participation des villes neuchâteloises est à l'examen, ont
précisé mercredi ses promoteurs lors d'une conférence de presse à
Meyrier (FR). A Cornaux se trouve déjà une ancienne centrale de 43
mégawatts.
Dix fois plus puissant
Une nouvelle installation en cycle combiné permettrait de
multiplier sa puissance par dix environ à 400 mégawatts. A titre de
comparaison, la centrale nucléaire de Mühleberg (BE) produit
environ 350 mégawatts.
La récupération des gaz d'échappement de la turbine à gaz permet
en effet de produire de la vapeur d'eau pour alimenter une turbine
à vapeur. Cette installation possède également l'avantage de
pouvoir produire de l'électricité à la demande au moment où le
besoin s'en fait sentir.
La demande de permis de construire doit être déposée en 2007, sa
construction devant intervenir en 2009 et 2010 si l'entrée en
service doit avoir lieu en 2011. Actuellement, le groupe E ne
produit qu'un tiers du courant électrique livré à ses clients.
"Cocktail énergétique"
"En Suisse, la sécurité d'approvisionnement passe par un
cocktail énergétique constitué de la production hydraulique,
nucléaire et des centrales à gaz", a relevé Philippe Virdis,
directeur du groupe E. Cette base est complétée par les énergies
éolienne, solaire, la biomasse ou encore la géothermie.
Comme une centrale à gaz rejettera nettement plus de gaz
carbonique (CO2) qu'une centrale hydraulique ou nucléaire, le
groupe E envisage des mesures de compensation directes ou
indirectes en relation avec le Protocole de Kyoto. Il s'agit
également d'éviter l'introduction d'une taxe sur le CO2 afin
d'arriver aux objectifs fixés.
Compensations attendues
Le directeur de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), Walter
Steinmann, a relevé qu'en matière de politique du climat, ce
nouveau projet n'est "certainement pas un acte miraculeux".
L'OFEN part du principe que le groupe E va devoir compenser une
partie du CO2 supplémentaire rejeté dans l'atmosphère, a-t-il
expliqué à la radio alémanique DRS. Pour ce qui concerne la
sécurité de l'approvisionnement en électricité de la Suisse, il
faut prendre en main le dossier aujourd'hui, car les lacunes vont
apparaître l'hiver prochain déjà, selon Walter Steinmann.
Or, une nouvelle centrale nucléaire ne peut pas être construite
rapidement et sera contestée sur le plan politique: il faut compter
de 20 à 25 ans pour une telle réalisation
ap/sch
Boulimie d'énergie en Suisse
La consommation d'énergie a battu un nouveau record historique l'an dernier en Suisse. Elle s'est élevée à 890'440 térajoules, soit 1,3% de plus qu'en 2004.
La hausse a toutefois été freinée par l'augmentation du prix du pétrole. Elle est notamment due à la croissance de la consommatioin de diesel (+9,2%), de gaz naturel (+2,7 %), d'électricité (+2,1%) et d'huile de chauffage extra-légère (+1%).
La chaleur à distance (+4,5%), le bois de chauffage (+2,9%), les énergies
renouvelables (+7,7%), les déchets indutriels (+1 %) et, pour la première fois depuis 2000, les carburants pour avion (+1,3%) ont aussi enregistré une hausse.
La consommation de charbon (-1,2%) et d'huiles lourdes (-21,2%) a en revanche baissé de même que les ventes d'essence (-3%). Au total, les ventes de carburants ont augmenté de 0,7%.
Causes invoquées de ces progressions et présentées le 23 juin par l'Office fédéral de l'énergie: des températures plus fraîches et les croissances économique et démographique.