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Compétitivité: la Suisse devant les USA

La formation et la recherche bientôt réunies sous un même toit?
La recherche suisse a été particulièrement bien notée
La Suisse a détrôné les Etats-Unis à la première place du classement de la compétitivité de 125 pays publié chaque année par le Forum économique mondial (WEF). Il souligne notamment son engagement dans la recherche scientifique.

Berne, à la quatrième place l'an dernier, s'est hissée à la
première en passant devant la Finlande et la Suède, tandis que les
Etats-Unis reculaient à la sixième place de ce classement qui
repose pour les deux-tiers sur les résultats d'une enquête
d'opinion auprès de 11'000 chefs d'entreprise mondiaux.



"La Suisse dispose d'une infrastructure bien développée en matière
de recherche scientifique", a souligné Augusto Lopez-Claros,
principal auteur de "l'indice de compétitivité mondiale". Les
universités et l'industrie travaillent en étroite collaboration et
les entreprises "dépensent sans compter pour la recherche et
développement, ce qui a fortement stimulé l'innovation
technologique", a-t-il ajouté.



Outre les infrastructures, la Suisse a décroché de bonnes notes
pour son cadre institutionnel "caractérisé par le respect de l'Etat
de droit, un système judiciaire performant et des institutions
publiques transparentes et fiables".

Les USA perdent 5 places

Les Etats-Unis, très bien notés pour l'innovation technologique,
ont en revanche perdu cinq places au classement général du fait de
la méfiance croissante des mêmes milieux envers les déficits et
l'endettement du pays. Washington se retrouve ainsi 69e sur 125
pour le critère de "l'environnement macroéconomique".



La première puissance mondiale est également mal notée pour les
domaines de la santé et de l'éducation (40e), le Forum soulignant
qu'elle affiche un taux de mortalité infantile plus élevé que la
Slovénie, alors qu'elle consacre plus d'argent que tout autre pays
à la santé (15% du PIB).



La qualité des institutions publiques pose aussi problème, les
Etats-Unis ne figurant qu'au 24e rang pour l'intégrité des
fonctionnaires. La gestion de la crise de l'ouragan Katrina
"pourrait avoir écorné la confiance envers l'administration",
analysent les auteurs du classement.



Agences/tac

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Du côté des pays émergents

La Chine (54e) perd six places avec une forte chute de la confiance envers les institutions et le système bancaire (123e).

La Russie (62e) recule de neuf places, le secteur privé ayant "de sérieux doutes quant à l'indépendance du pouvoir judiciaire".

L'Inde (43e) gagne deux places, mais le Brésil (66e) en cède neuf, sous le poids de son déficit budgétaire.

Le Chili (27e) reste en tête des pays latino-américains.

En Asie, Singapour reste au 5e rang, devant le Japon (7e) qui gagne trois places à la faveur de la reprise économique dans l'archipel.

La Tunisie, premier pays du continent africain, fait un bond en avant de sept places au 30e rang.

UE: Allemagne en recul

L'Allemagne et le Royaume-Uni, en recul, sont 8e et 10e. L'Allemagne est saluée pour son système judiciaire et son innovation technologique, mais est pénalisée par "un droit du travail obsolète". Londres est saluée pour son marché de l'emploi dynamique et ses marchés financiers "les plus sophistiqués du monde".

La France perd 6 places (18e), victime de ses déficits et d'un manque de flexibilité du marché du travail. L'Italie, sanctionnée pour le piètre état des finances publiques, recule de 4 places (42e), derrière 6 "nouveaux" pays de l'UE emmenés par l'Estonie (25e).