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Les marques automobiles surfent sur la vague climatique avant le Salon

Un ours pour promouvoir un véhicule électrique chez Nissan Suisse.
Les marques automobiles surfent sur la vague climatique avant le Salon / La Matinale / 1 min. / le 27 février 2020
Les publicités pour les voitures électriques se multiplient comme jamais sur les écrans et les rues de Suisse. A la veille du Salon de l'auto de Genève, le pays est une cible privilégiée pour les constructeurs face au tournant énergétique.

Une marque japonaise rebondit ainsi sur l'enjeu climatique avec un clip publicitaire qui met en scène un ours polaire triste et promet une planète plus propre. Le slogan d'une autre marque va dans le même sens: "Le monde perd son équilibre, les gens se dressent pour défendre une société plus respectueuse de l'environnement", dit la publicité.

Les constructeurs automobiles veulent donc verdir leur image "et ce n'est pas pour faire plaisir à Greta" résume Pedro Simko, fondateur de l'agence de publicité Saatchi&Saatchi, dans La Matinale.

"Il y a du business à faire" dans ce secteur

"La publicité ne crée pas de mouvement, c'est beaucoup trop cher d'essayer de vendre des rêves aux gens", souligne celui qui est aujourd'hui consultant indépendant. "En général, si vous voyez beaucoup de publicités dans un secteur, c'est parce qu'il y a de la demande. Donc tous les fabricants veulent se positionner dans ce secteur parce qu'il y a du business à faire."

Et pour vendre, l'argument écologique ne suffit pas: il faut convaincre le consommateur que ses habitudes ne vont pas être bouleversées. Pour cela, les marques mettent en avant l'autonomie et la technologie de leurs voitures électriques.

"Pour toi elle sera comment, la voiture du futur?", interroge un adulte dans un spot. Et une voix d'enfant lui répond: "Elle aura un tableau de bord 3D pour qu'on soit au courant de tout, tout le temps."  Une autre voix d'enfant ajoute: "Avec un moteur qui fera un bruit comme ça"... Mais, "je n'entends rien", réplique l'adulte... "Exactement!", se réjouit la gosse.

La pression des limitations de CO2

Prestige, puissance ou reconnaissance sociale restent très liés à la voiture, même électrique. Et si les marques dépensent toute cette nouvelle énergie dans leurs publicités, c'est aussi sous la pression politique.

"C'est une transformation de fond que les grands groupes automobiles font aujourd'hui", souligne le directeur du Salon de l'auto de Genève Olivier Rihs. "Les marques, clairement, veulent atteindre cette année l'objectif de 95 grammes de CO2 par véhicule, sinon elles sont sujettes à des amendes élevées."

Autre signal de ce mouvement de fond: pour la première fois, le salon - qui se tiendra du 5 au 15 mars - dédiera une halle toute entière aux propulsions alternatives.

>> Lire aussi : Le Salon de l'auto aura bien lieu avec des mesures sanitaires renforcées

Alexandra Richard/oang

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