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Le Credit Suisse se sépare de la Winterthur

La Winterthur passe en mains françaises
La Winterthur passe en mains françaises
La deuxième banque du pays a annoncé mercredi qu'elle vendait la compagnie d'assurances Winterthur au géant français AXA. Montant de la transaction: 12,3 milliards de francs.

Axa acquerra 100% de la Winterthur, a indiqué le Credit Suisse
mercredi dans un communiqué. La transaction devrait être réalisée
vers fin 2006, sous réserve de l'approbation des autorités
compétentes et du respect des exigences réglementaires.

En plus du versement en espèces, Axa réglera la dette hybride
subsistant entre le Credit Suisse Group et la Winterthur, qui se
monte à 500 millions de livres (1,14 milliard de francs). Un
analyste à la banque Vontobel estime le bénéfice comptable après
impôts du CSG à 2,4 milliards de francs en se basant sur la valeur
de la Winterthur (9,4 milliards au bilan du CSG). La solution
choisie est à son avis avantageuse pour le Credit Suisse.

Une statégie débutée il y a deux ans

La cession découle de la décision prise en 2004 par le CSG
d'axer sa stratégie de croissance sur un modèle de banque globale
intégrée. Depuis deux ans, le groupe a ainsi géré la Winterthur
comme un investissement financier et l'a préparée à une transaction
sur le marché des capitaux.



L'établissement a finalement opté pour une vente, renonçant à
l'introduction en Bourse (IPO/Initial Public Offering) qu'elle
planifiait pour mi-2006, car le marché n'était pas favorable. «Je
ne pense pas que nous aurions pu réaliser une IPO pour 12 milliards
de francs», a expliqué Oswald Grübel, patron du Credit Suisse. «La
vente permettra au management de se concentrer exclusivement sur
les activités bancaires», s'est-il. Le bénéfice dégagé de
l'opération sera réinvesti dans leur développement.

Privilégier les acquisitions ciblées

Outre les opportunités de croissance organique, le groupe
privilégiera des acquisitions ciblées et des coentreprises en
matière de banque d'investissements, de gestion de fortune et de
gestion institutionnelle. Le CSG n'est pour l'heure en discussion
avec personne, a précisé O.Grübel.



«La totalité du capital excédentaire qui ne sera pas dédié à la
croissance de nos affaires sera remboursée à nos actionnaires»,
a-t-il souligné. L'actuel plan de rachat d'actions, qui porte sur 6
milliards de francs, sera poursuivi pour se terminer probablement
au 1er semestre 2007.



Au vu de ses choix quant à l'utilisation du gain réalisé sur la
vente, le groupe maintient son objectif d'enregistrer un bénéfice
net de 8,2 milliards de francs lors de l'exercice 2007



ats/suh/hof

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Quid des effectifs de la Winterthur?

Axa refuse pour l'instant de se prononcer sur l'avenir des effectifs de la Winterthur. Celle-ci emploie quelque 19'000 collaborateurs, dont 4500 en Suisse. Le patron du CSG n'a pas non plus voulu s'avancer, mais a toutefois estimé que l'impact ne devrait pas être trop important, vu la maigre présence de l'assureur hexagonal sur le territoire helvétique.

Henri de Castries, président du directoire d'Axa, a en outre souligné le caractère complémentaire de son organisation avec celle de la Winterthur, et la «forte proximité culturelle» entre leurs équipes. «Je suis persuadé que les collaborateurs de la Winterthur apporteront une contribution positive à notre société», a-t-il déclaré.

Les dix premiers assureurs mondiaux

1. AIG (USA): 127,5 milliards d'euros (capitalisation boursière)

2. ING (Pays-Bas): 61,9 milliards d'euros

3. Axa (France): 45,5 milliards d'euros (sans Winterthur)

4. Allianz (Allemagne): 45 milliards d'euros

5. Manulife (Canada): 40 milliards d'euros

6. Generali (Italie): 34,8 milliards d'euros

7. Fortis (Belgique, Pays-Bas): 32,7 milliards d'euros

8. Metlife (USA): 31,8 milliards d'euros

9. Prudential (GB): 31,5 milliards d'euros

19. Allstate (USA): 28,5 milliards d'euros