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Airbus doit convaincre avec son nouveau A350

Airbus veut redorer son blason avec un A350 revu
Airbus veut redorer son blason avec un A350 revu
Airbus a ouvert lundi le Salon aéronautique de Farnborough en présentant la nouvelle version de son long-courrier A350, qui coûtera 2 fois plus que prévu mais doit lui permettre de regagner du terrain face à Boeing.

L'avionneur européen a créé l'évènement dès l'ouverture, en
présentant une version revue et corrigée de son projet d'avion
A350, revenu sur la planche à dessin après avoir essuyé des
critiques de clients et qui pourrait être rebaptisé A370.

Tom Enders, co-président exécutif de la maison mère d'Airbus,
EADS, a admis que l'avion allait coûter "environ 10 milliards" de
dollars (7,91 milliards d'euros), soit plus ou moins le double de
l'investissement envisagé à l'origine.

Nouvelle version très attendue

Le nouveau biréacteur d'Airbus est très attendu par le marché.
Lancé en 2005 pour contrer le 787 de Boeing, l'A350, un avion de
250 à 300 places dérivé de l'A330, n'a pas réussi à décoller
commercialement face au modèle concurrent.



Réputé peu gourmand en carburant, le 787 récolte au contraire un
franc succès auprès des compagnies aériennes, qui souffrent de la
hausse des prix du pétrole. Conséquence: le constructeur américain
a pris la tête de la course aux commandes, pour la première fois
depuis cinq ans, grâce au succès de sa gamme de longs-courrier 787
et 777.

Production retardée

Pour mieux rivaliser avec son concurrent, la version modifiée de
l'A350, qui pourrait être rebaptisée A370, présente notamment un
fuselage élargi. Dans la foulée, Airbus pourrait dévoiler des
contrats pour son nouvel appareil.



Qatar Airways, qui avait annoncé il y a un an son intention
d'acquérir soixante A350, pourrait confirmer son choix. Mais la
remise à plat du programme devrait repousser d'un ou deux ans la
mise en service de l'avion, prévue à l'origine pour 2010.



Le lancement industriel de l'avion, conditionné au feu vert du
conseil d'administration d'EADS, n'interviendra par ailleurs que
"dans les prochains mois", a précisé un porte-parole. Une façon de
laisser plus de temps au nouveau patron d'Airbus, nommé début
juillet à la place de l'Allemand Gustav Humbert, pour étudier le
dossier.

A380 séduisant mais en retard

Airbus doit en outre faire face aux importants retards de
production de son avion géant A380, dont l'annonce mi-juin a plongé
le constructeur dans une crise de crédibilité, et fait dégringoler
EADS en Bourse.



A Farnborough, Airbus fera d'ailleurs aussi voler son avion géant
A380, dont les ratés de production, annoncés mi-juin, ont affecté
le calendrier de livraisons sur les trois prochaines années.



Malgré cette crise, l'appareil à double pont, qui pourra
transporter jusqu'à 840 passagers, pourrait remporter de nouveaux
contrats au salon. Le directeur commercial d'Airbus, John Leahy,
promettait récemment une vingtaine de commandes cette année.



afp/cab

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EADS a mal à ses finances

Côté finances, l'addition est de plus en plus salée pour EADS : au surcoût lié au nouvel A350, s'ajoutent des pénalités de retard dont Airbus devra s'acquitter auprès des clients de l'A380, ainsi qu'un manque à gagner de 2 milliards d'euros d'ici 2010, dû au décalage des livraisons de l'avion à double pont.

Enfin, le groupe pourrait prochainement devoir débourser 2,75 milliards d'euros pour les 20% d'Airbus qu'il ne détient pas encore, et que le britannique BAE Systems peut le forcer à racheter.

Pour financer le nouvel A350, Airbus peut faire appel aux avances remboursables consenties par les pays partenaires européens.

Au risque, cependant, de remettre de l'huile sur le feu dans le conflit qui oppose à ce sujet Etats-Unis et Union européenne à l'Organisation mondiale du commerce.

Boeing reprend le leadership

Profitant des problèmes de son concurrent européen, le constructeur américain a pris la tête de la course aux commandes, pour la première fois depuis cinq ans, grâce au succès de sa gamme de longs-courrier 787 et 777.

Depuis le début de l'année, le groupe de Chicago a récolté quatre fois plus de contrats que l'avionneur européen.

Boeing compte toujours mettre en service son 787 mi-2008, malgré "des problèmes de poids et de calendrier", a affirmé dimanche le président de Boeing, James McNermey.