Modifié

Le personnel de Swissmetal a le dos au mur

Conseil des droits de l'Homme et Suisse-Togo
Martin Hellweg se fait menaçant
Si le personnel de la Boillat votait une nouvelle grève lors de son assemblée de lundi, le patron de Swissmetal, Martin Hellweg, menace de pratiquement fermer le site.

Martin Hellweg se montre pour le moins intransigeant quant aux
conséquences du lancement d'une troisième grève à Reconvilier (BE).
«En cas de nouvelle grève, nous devrons licencier les employés
grévistes sans préavis», a-t-il lâché dans une interview parue
dimanche dans la «SonntagsZeitung».



Le patron de Swissmetal met ainsi une grosse pression sur les
employés de la Boillat, à la veille d'une assemblée du personnel
cruciale. Un nouvel arrêt de travail conduirait l'usine de
Reconvilier à ne plus être utilisée que comme «base logistique»,
a-t il encore affirmé dans l'hebdomadaire alémanique.

Médiation en péril

Les employés se prononceront lundi sur les propositions
formulées jeudi par l'expert indépendant Jürg Müller. Si la
direction de Swissmetal et le syndicat Unia se sont dit satisfaits
des recommandations, la délégation du personnel s'y oppose, comme
elle l'a rappelé en détail dans un communiqué publié samedi.



Et un refus pourrait signifier la fin de la médiation, a déjà
averti Rolf Bloch, l'homme qui tente depuis février de trouver une
solution au conflit. La commission du personnel est d'avis que la
direction continue d'énoncer des mensonges, ajoutant qu'il n'y
avait pour l'heure toujours aucune garantie quant à l'avenir du
site.

Direction montrée du doigt

De plus, la délégation du personnel déplore que la direction
continue d'affirmer que les difficultés rencontrées par le groupe
métallurgique sont dues à la grève. «C'est bel et bien le
management de Swissmetal et sa politique qui conduiront à la
destruction du site de la Boillat qui est en cause».



Le comité de soutien de la Boillat exprime lui son scepticisme. La
pérennité du site n'est toujours pas assurée et la direction a
montré par le passé qu'elle faisait peu de cas des accords conclus,
relève ce comité qui comprend notamment des élus de la région. Il
s'en remet néanmoins à la décision que le personnel prendra.

Unia satisfait

Pour sa part, Unia estime, dans une position exprimée dès jeudi,
que le rapport corrobore les critiques émises par le syndicat à
l'encontre de la direction de Swissmetal. Il se montre optimiste
quant à une résolution prochaine du conflit.



Pour mémoire, le rapport de l'expert indépendant, commandé par le
médiateur Rolf Bloch, visait à dresser la liste des problèmes
opérationnels et à faire des propositions pour relancer la
production.



ats/stp

Publié Modifié

Les mesures projetées

Réengager une partie des employés licenciés en fonction du carnet de commandes

Repourvoir les dix postes de cadres vacants

Créer un poste de «chef d'usine»

Conserver une fonderie pour les spécialités pendant quatre ou cinq ans

Créer un groupe d'accompagnement pour suivre la mise en place des mesures proposées, un groupe dont pourrait faire partie Rolf Bloch

L'expert est confiant

Jürg Müller est convaincu que la Boillat a encore un avenir dans le cadre de Swissmetal. «Il faut que les deux parties prennent conscience que finalement, il ne s'agit pas d'avoir raison. Ce qui compte, c'est de sauver un site de production».

Le point de départ pour l'avenir passe par la nécessité de «réapprendre à communiquer», a constaté Jürg Müller dans une interview publiée samedi dans Le Journal du Jura. L'expert encourage par ailleurs la direction à jouer la carte de la franchise et les employés à «être loyaux envers la direction».

Pour résoudre le conflit, «il faudra ensuite faire régulièrement le point de la situation pour voir si les deux parties respectent leurs engagements».