"Le personnel va maintenant étudier ces recommandations durant
quelques jours", a expliqué Nicolas Wuillemin, porte-parole du
mouvement. Une nouvelle assemblée, avec à la clé un vote sur le
rapport de l'expert, est prévue en début de semaine prochaine.
Les travailleurs, qui ont pu questionner Jürg Müller, ont décidé
de prendre le temps de la réflexion pour faire éventuellement des
contre-propositions ou
d'accepter son rapport.
La séance a débuté avec 30 minutes de retard dans une ambiance
explosive. Présents à cette assemblée, des membres de la direction
ont été obligés de quitter la salle sous les huées.
Le syndicat Unia mal venu
La présence des représentants du syndicat Unia, dont le
co-président Renzo Ambrosetti, était également contestée par les
ouvriers. Le syndicat avait approuvé les propositions de l'expert
indépendant.
Certains employés très en colère ont aussi quitté la séance. Le
mouvement paraît de plus en plus divisé entre ceux qui n'acceptent
aucune concession et ceux qui, résignés, sont prêts à
travailler.
Grand désappointement
Jürg Müller a souligné le manque de confiance entre la direction
et le personnel. "J'ai peur que la marge de manoeuvre soit très
réduite. Il a expliqué que son travail était à ce stade terminé. Je
vais maintenant informer le médiateur Rolf Bloch", a-t-il
déclaré.
Au sortir de la séance à huis clos, des participants ont relevé la
qualité du travail de l'expert en déplorant toutefois le manque de
détails pour concrétiser ses propositions. Mais l'inquiétude et le
doute quant à l'avenir restent les sentiments dominants. "On va
vers la fin de la Boillat", a dit désabusé l'un des ouvriers.
ats/boi
Martin Hellweg met le feu aux poudres
Les propos du directeur général Martin Hellweg ce week-end n'ont en tous les cas pas apaisé le climat. "En cas de nouvelle grève, nous devrons licencier les employés grévistes sans préavis", avaiit-il affirmé dans une interview parue dans la "SonntagsZeitung".
Un nouvel arrêt de travail conduirait l'usine de Reconvilier à ne plus être utilisée que comme "base logistique", a-t-il encore affirmé dans l'hebdomadaire alémanique.