La décision d’annulation de manifestations qui réunissent plus de 1000 personnes a servi d’électrochoc. Par crainte de voir le blocus perdurer, Chassot Concept a préféré licencier son personnel vendredi pour des raisons économiques, quitte à réembaucher les quinze personnes concernées dans deux mois. Objectif: permettre aux employés d'être payés et dans le pire des cas de percevoir les allocations de chômage.
Il faut savoir que le secteur événementiel suisse traverse déjà des turbulences financières et que le coronavirus assène un coup très dur à l'entreprise fribourgeoise. Elle doit annuler le week-end prochain le salon Apero World à Morges, ce qui entraînera des pertes sèches.
Entreprise familiale
Chassot Concept est une entreprise familiale basée à Estavayer-le-Lac. Elle a notamment été fondée par Richard Chassot, ancien cycliste professionnel et actuel organisateur du Tour de Romandie.
L'an dernier, Chassot Concept a aussi repris l'organisation du Comptoir suisse, qui a été rebaptisé Comptoir helvétique. Enfin, les Fribourgeois sont propriétaires des manifestations populaires de parcours du combattant intitulées "Mud Day", ou encore de divers salons dédiés au vin et à la gastronomie.
"Mesure de précaution"
"Le message des autorités est clair, il n'y aura pas d'aide de la part du Conseil fédéral pour les entreprises touchées. Pas de mesures", rappelle lundi dans Forum David Chassot, membre de la direction de l'entreprise.
"Nous avons eu deux lectures de la situation. Une première plutôt optimiste, qui prévoit que le 15 mars tout repart et que des manifestations peuvent à nouveau être organisées. Et une deuxième lecture qui assume le fait que ça ne sera pas le cas et que l'interdiction pourrait durer plus longtemps", explique-t-il.
Chassot Concept réalise 75% de son chiffre d'affaires entre mars et avril. "Si nous sommes en perte sèche, nous aurons la liquidité pour nos salariés pendant quatre mois maximum et après ça nous ne pourrons plus les payer. Nous avons préféré avoir cette deuxième lecture par mesure de précaution et de prévention pour protéger les salariés et les contrats, en passant le message personnalisé à chacun que c'est une mesure que nous subissons nous-mêmes et que si tout se passe normalement la situation reviendra à la normale dans deux, trois ou quatre semaines", indique David Chassot.
Fabrice Gaudiano/gma