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Swissmetal: petits actionnaires impuissants

Durcissement des fronts et situation bloquée autour de l'usine Boillat de Swissmetal à Reconvilier.
La direction de Swissmetal a essuyé de nombreuses critiques
Les opposants à la stratégie de la direction ont prêché dans le désert vendredi à l'assemblée générale de Swissmetal. Tous les objets à l'ordre du jour ont été acceptés à plus de 98% des voix.

Les critiques fusant de toutes parts ont fortement prolongé la
séance. Le patron du groupe Martin Hellweg a bien essayé de tenir
des propos rassembleurs et de prôner le dialogue en fin d'assemblée
vers 19h15, plus de cinq heures après l'ouverture. Mais la plupart
des petits actionnaires se sont levés pour quitter la salle sans
l'écouter.

Vifs reproches

A défaut d'avoir le moindre poids dans le pourcentage des votes,
des dizaines de petits actionnaires ont pris la parole à chaque
occasion pour asséner leurs vifs reproches au conseil
d'administration et la direction. Ils venaient du Jura bernois,
mais aussi des cantons de Vaud, Genève, Fribourg, Bâle-Campagne,
Zoug et même Zurich.



«Nous aimerions que les grands actionnaires entendent la voix des
petits», a martelé Peter Iseler. Cet ancien membre de la direction
de l'usine de Reconvilier (BE) a été proposé comme candidat
surprise au conseil d'administration par les actionnaires soutenant
la Boillat, évidemment sans succès.

Nouveaux conseillers d'administration

En revanche, les deux nouveaux membres proposés par le conseil
d'administration ont été acceptés par la majorité de l'assemblée.
Ralph Glassberg, directeur de la société américaine Avins récemment
acquise par le groupe, n'a pas suscité tant de critiques que Roger
Bühler, chef des investissements de la société d'investissements
britannique Laxey Partners, qui détient 20% de Swissmetal.



«Les sociétés comme Laxey sont des nomades de l'investissement,
leurs engagements durent trois à cinq ans au plus», a prévenu sans
succès Paul Sonderegger, ancien directeur de la Boillat et
représentant de l'association de petits actionnaires «Nouvelle
Boillat».

Capital autorisé

Les comptes 2005, le rapport annuel, et la décharge ont aussi
facilement passé la rampe, de même que le déplacement du siège
social de Berne à Dornach (SO) et l'augmentation de capital.
Celle-ci doit permettre de créer du capital autorisé d'un montant
maximum de 23'563'998 francs, par l'émission de 2'618'222 nouvelles
actions d'une valeur nominale unitaire de 9 francs.



Le capital autorisé peut, sous certaines conditions, servir à
d'éventuelles acquisitions opérées par le conseil d'administration
sans l'aval de l'assemblée générale. «Le processus de consolidation
se poursuit dans l'industrie du cuivre en Europe, et nous voulons y
participer pour maintenir notre place», a expliqué le président du
conseil d'administration Friedrich Sauerländer.



Mais le conseil d'administration s'est empressé d'annoncer
également le lancement d'un programme d'actions remises aux
collaborateurs, prévu pour le deuxième semestre. Il souhaite par ce
biais stimuler leur identification avec l'entreprise.



ats/ruc

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Stratégie de l'obstruction

L'assemblée générale de Swissmetal promettait de durer longtemps vendredi après-midi.

D'entrée de jeu, les petits actionnaires opposés à la stratégie de la direction ont bombardé de questions le patron Martin Hellweg et le président du conseil d'administration Friedrich Sauerländer.

Le rapport 2005 du groupe soleurois, premier point à l'ordre du jour, a ainsi suscité pas moins de douze questions.

L'occasion pour les intervenants de critiquer avec force l'attitude de la direction au cours de ces derniers mois dans le conflit à l'usine de Reconvilier.

Friedrich Sauerländer avait pourtant prié l'assemblée de n'évoquer que les points à l'ordre du jour et de s'en tenir à l'essentiel, l'ampleur des interrogations a incité le président du conseil d'administration à décider d'une courte pause vers 16h15 pour l'élaboration des réponses.