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OMC: Deiss prêt à discuter "l'esprit ouvert"

Joseph Deiss (à g.) et le directeur général de l'OMC Pascal Lamy à Davos.
Joseph Deiss pas d'accord avec Pascal Lamy, directeur de l'OMC
Le conseiller fédéral Joseph Deiss a affirmé jeudi que le groupe des pays importateurs agricoles (G10) est prêt à faire avancer une solution dans le cadre des négociations de l'OMC.

Alors qu'une soixantaine de ministres sont arrivés à Genève pour
sortir de l'impasse les négociations à l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) d'ici à dimanche, le chef du Département fédéral de
l'économie (DFE) n'a pas écarté un accord à certaines
conditions.

Pas acceptable

Le G10 et la Suisse continuent de s'opposer au plafonnement de
ces droits de douane agricoles et souhaitent obtenir des exceptions
pour un certain nombre de produits sensibles, a indiqué Joseph
Deiss, qui préside le G10.



La proposition du G20 (groupe mené par le Brésil et l'Inde) de
réduire de 54% les droits de douane reste trop ambitieuse pour le
G10. «La proposition du G20 n'est pas une base acceptable pour
trouver une zone d'atterrissage», a affirmé le conseiller fédéral,
en indiquant que le G10 est «au sud» de l'Union européenne,
c'est-à-dire qu'il souhaite une moindre ouverture des marchés
agricoles.

Entre 3 et 7% de chances de succès

«Nous sommes arrivés à un moment crucial. La tâche est
considérable», a déclaré Joseph Deiss lors d'une conférence de
presse. «Nous sommes prêts à apporter notre contribution, mais nous
sommes déterminés à défendre notre position», a ajouté le ministre
suisse.



Interrogé sur la possibilité d'un accord, le chef de la délégation
suisse Luzius Wasescha a estimé à 7% les chances de succès. «Ce qui
prouve que je suis optimiste, puisque certains journalistes
évaluent les chances à 3%», a-t-il confié à l'ATS.

Sauver le cycle de Doha

Les ministres du G10 (composé de neuf pays, soit Suisse,
Liechtenstein, Japon, Corée du Sud, Norvège, Taïwan, Ile Maurice,
Israël, Islande) ont néanmoins exprimé leur détermination à
conclure le cycle lancé à Doha en novembre 2001.



«Il est nécessaire que les principales puissances commerciales
trouvent un terrain d'entente», a affirmé Joseph Deiss, une
allusion aux revendications des Etats-Unis et de l'Union européenne
qui se relancent la balle.

Lien étroit

Joseph Deiss a expliqué qu'il y a un «lien étroit» entre la
formule de réduction moyenne des droits de douane agricoles et la
liste des produits sensibles qui bénéficieront de droits plus
importants. Le G10 et l'Union européenne discutent d'une liste
commune de produits, a-t-il annoncé.



«Elle doit encore être approuvée, mais j'espère qu'elle sera prête
pour la réunion de la green room», a dit Joseph Deiss. Le G10 veut
aussi le maintien de la clause de sauvegarde.



La plupart des groupes (G6, G90, G33, G20, UE) se réunissent jeudi
avant que les négociations commencent vendredi en comité restreint
(»green room») avec le directeur général de l'OMC Pascal
Lamy.



agences/ruc

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Les sujets qui fâchent

Les 149 pays membres de l'OMC doivent se mettre d'accord sur les modalités chiffrées des réductions de droits de douane pour l'agriculture et les produits industriels.

Les pays du G10, pour la plupart de riches Etats (Japon, Taïwan, Corée du Sud, Suisse, Norvège...) dont l'agriculture est protégée par des droits de douane très élevés, refusent une baisse trop forte de leurs tarifs douaniers qui pourrait sortir de la réunion des 149 pays membres de l'OMC.

Autre grand sujet de la négociation: les subventions agricoles américaines, que Pascal Lamy souhaite voir plafonnées à 20 milliards de dollars. Une proposition refusée en bloc par les pays du G10. Le plafond proposé en effet est très supérieur aux aides effectivement versées par Washington.