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L'OMC cherche à sauver le cycle de Doha

Pascal Lamy doit tenter d'éviter un nouvel échec à l'OMC
Pascal Lamy doit tenter d'éviter un nouvel échec à l'OMC
Le G8 et les puissances économiques émergentes se sont efforcés lundi de désembourber les négociations sur la libéralisation mondiale du commerce à l'OMC. Ils veulent éviter un échec qui serait lourd de conséquences.

Les présidents et chefs de gouvernement des grands pays
industrialisés et leurs homologues du Brésil, de la Chine, de
l'Inde, du Mexique et de l'Afrique du Sud se sont réunis en clôture
du sommet de Saint-Pétersbourg. Objectif: remettre sur les rails le
round de Doha, après l'échec de cinq ans de négociations au niveau
ministériel.

Lula très impliqué

«Je suis convaincu que l'heure est venue de prendre une décision
politique, quelle qu'elle soit. Nous ne pouvons laisser cela entre
les mains de nos seuls négociateurs» à l'Organisation mondiale du
commerce, a dit le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
«Il me semble qu'ils n'ont plus d'atouts» pour débloquer les
tractations.



«C'est à nous à présent (les chefs d'Etat) qu'il revient de sortir
les cartes que nous avons dans nos poches», a-t il ajouté. Il s'est
dit prêt à faire preuve «de la flexibilité nécessaire» à condition
que les autres parties fassent de même.

L'UE disponible aussi

«Nous sommes prêts à faire un effort pour parvenir à un accord
si les autres peuvent aussi faire un effort», a abondé le président
de la Commission européenne José Manuel Barroso lors du sommet que
l'Union européenne (UE). Dimanche, le G8 a fixé une date-butoir
dans les négociations en cours en demandant que les grandes lignes
d'un accord soient trouvées d'ici à mi-août.



Ces négociations sont bloquées notamment par une querelle sur les
aides agricoles. Les pays en développement demandent un meilleur
accès aux marchés nord-américains et européens. La date butoir de
mi-août «est un objectif ambitieux», a reconnu José Manuel Barroso,
mais «si le G8 ne prend pas les affaires en main sur ce dossier
personne ne le pourra».

Les négociations butent sur l'agriculture

Dans une déclaration publiée dimanche, le G8 demande qu'un
compromis «concernant les droits de douane agricoles et
industriels» soit trouvé «d'ici à un mois» au sein de l'OMC. Il
faudrait ensuite plusieurs mois pour finaliser un texte global très
détaillé et complexe, que les Huit attendent toujours pour la fin
de l'année.



En ce sens, le G8 a exhorté toutes les parties à oeuvrer «de toute
urgence» à la conclusion «d'ici à la fin 2006» du «Doha Round»,
lancé fin 2001 dans la capitale du Qatar. Ce cycle ambitionne tout
particulièrement d'aider les pays en développement. Si la
date-butoir est entérinée, un round de négociations décisif au
niveau ministériel débutera rapidement au siège de l'OMC à Genève,
a indiqué une source européenne au G8.



agences/hof

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L'agriculture, pomme de discorde

Six grands acteurs des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, UE) doivent se retrouver lundi soir à Genève. Ils vont tenter de sauver les discussions sur un nouvel ordre commercial mondial.

Faute d'une ébauche d'accord avant la fin de l'été, le cycle de négociations actuel pourrait prendre plusieurs années de retard, en raison des contingences électorales américaines.

Le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, la représentante américaine pour le commerce, Susan Schwab, et ses homologues des quatre autres pays doivent se retrouver avec le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, pour cette réunion qui survient dans la foulée du G8 de Saint-Pétersbourg.

Pascal Lamy a été chargé au début du mois de susciter un compromis entre les 149 pays membres de l'OMC sur ce dossier difficile qui oppose pays du Nord et du Sud à propos de l'agriculture.